En 1971, 343 Françaises signaient dans le Nouvel Observateur un manifeste dans lequel elles prônaient la dépénalisation et la légalisation de l'avortement. Près de 50 ans plus tard, le droit des femmes à disposer de leur corps comme elles l'entendent est menacé partout dans le monde, dont en Europe.
C'est pourquoi, ce vendredi 12 octobre, 343 femmes, élues de partis de gauche et écologistes européens ou membres de structures associatives issues de 28 pays, ont à nouveau pris la parole dans le même journal afin de défendre "une Europe des droits des femmes et de l'autodétermination", peut-on lire dans ce nouveau manifeste, intitulé "Mon corps, mes droits !".
Les signataires considèrent que "l'Europe subit une réaction brutale contre les droits des femmes : les réalisations en matière de droits sexuels et reproductifs depuis les années 1970 sont à nouveau menacées". En témoignent les récents propos du pape, qui a estimé qu'un avortement revenait à avoir recours à un "tueur à gages" tandis qu'en France, le président du syndicat des gynécologues obstétriciens a affirmé qu'une IVG était un homicide.
Pour protéger les femmes et leurs droits, ces 343 femmes appellent donc "tous les gouvernements européens et la Commission européenne à établir et à garantir des conditions qui protègent et défendent les droits des femmes, dont leur droit à l'autodétermination", loin d'être égal partout en Europe.
Les signataires du manifeste (dont le Planning familial, Hélène Bidard, l'adjointe à la maire de Paris, Paye ta shnek, le Groupe F, la sénatrice Laurence Rossignol) demandent également aux "États membres de l'UE et la Commission européenne de fournir les moyens politiques et financiers nécessaires afin d'assurer l'accès des femmes à des avortements sûrs et légaux en Europe, et au-delà, de condamner fermement les discours, lois et politiques régressifs et répressifs qui restreignent le droit des femmes à l'autodétermination".
En France, l'ancienne ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol, a par ailleurs récemment déposé une proposition de loi afin de supprimer la clause de conscience spécifique à l'IVG.
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