Attentats, coups de chaud : un début d'été à haut risque
REPLAY - Ce matin la presse s'inquiète de ces risques qui pèsent sur la France à l'approche de l'été.

"Hier soir, devant une nouvelle attaque lâche et pernicieuse, ma femme m'a demandé : toi, tu connais le monde, tu as fait plusieurs fois le tour de la planète. Où peut-on habiter aujourd'hui avec nos enfants ?
Sans réfléchir aux endroits magnifiques qui m'ont été donnés de découvrir,
j'ai répondu : " La France". Parce qu'il faut accepter de combattre avec nos
idées, nos cœurs, nos mensonges et surtout notre volonté de faire battre la
garde où il le faut et quand il le faut. Alors si vous avez des bons plans de
fortifications contre les ignorants, les barbares, les crétins toujours avides
de prôner le bon conseil, et tous les obscurs, je suis preneur. En attendant,
soyez aimants..."
Ce texte date du 21 avril dernier, il est signé Stephan Villeneuve. Il l'a publié sur sa page Facebook le soir de l'attaque sur les Champs-Élysées le 21 avril 2017. Stephan Villeneuve était journaliste et il
est mort cette nuit dans un hôpital en Irak. Il a succombé à ses blessures après
que sa voiture a sauté sur une mine près de Mossoul. Son fixeur, le journaliste
kurde Bhaktiar Haddad, a également été tué. Les deux autres journalistes qui les
accompagnaient ont été blessés. "L'assaut final contre Mossoul a commencé",
titre ce matin Le Figaro. Il manque un journaliste pour nous le
raconter...
Les questions au lendemain de l'attentat raté des Champs-Élysées
Sur le spectre de la menace, il a visiblement été mal positionné... Voilà ce qu'écrit Soreen Seelow dans Le Monde de cet après-midi à propos de l'assaillant qui a lancé sa voiture contre un fourgon de police hier après-midi sur les Champs-Élysées. Il était ce qu'on appelle dans les services de renseignement un signal faible. Fiché S depuis 2015, mais jamais mis en examen ni assigné à résidence faute d'éléments probants.
Quelle était exactement l'ambition de son projet ? Pourquoi toutes ces munitions dans son coffre et ces deux bonbonnes de gaz ? Et du coup, pourquoi la voiture s'est-elle embrasée aussi subitement alors que ces bonbonnes étaient fermées ?
Autre question pourquoi ce port d'arme alors qu'il était fiché S. Il l'a obtenu en 2012 c'est a dire avant le début de sa surveillance en 2015, et le renouvellement de ce permis aurait été validé en toute connaissance de cause par les renseignements afin de ne pas éveiller sa suspicion et pouvoir continuer à le surveiller. C'est, paraît-il, une technique de renseignement classique. Mais le renseignement est humain, tout comme l'erreur. A lire dans Le Monde de cet après-midi.
L'attentat raté fait aussi la
une du Parisien aujourd'hui en France. "Menaces à répétition", titre le journal
qui note que Londres connaît en ce moment une flambée d'actes anti-musulmans
sans précédent, laissant craindre une fracture dans la société tout aussi
redoutée en France. L'exaspération de certains face au rythme d'attaques quasi
hebdomadaires et la volonté de répondre au terrorisme par le terrorisme sont
une menace réelle. C'est aussi un des objectifs affichés de Daesh. Ne pas
céder à cette exaspération... Certains y parvenaient pour répondre aux
inquiétudes de leur femme.
Le nouveau visage de l'Assemblée nationale
La presse ne se remet pas de la révolution qui va s'opérer au Palais Bourbon après le second tour des législatives... "La chambre aérée", titre en une Libération. "Nous étions sous le règne de l'ENA, nous passons sous celui de l'ESSEC", ironise Laurent Joffrin pour exprimer une réalité : la société civile dont sont issus les députés En Marche ne reflète guère la réalité statistique de la société française.
C'est aussi ce qui frappe
Denis Daumin dans La Nouvelle République du Centre-Ouest : "dans cette nouvelle
armée certes rajeunie et féminisée, les cadres et les décideurs éclipsent le
reste de la société... Miroir, mon beau miroir... Ce visage souriant et lifté
est-il la représentation du pays réel ou le portrait d'une France photoshopée ?
"
"Tout pouvoir est exposé au risque de l'excès", rappelle Guillaume
Goubert dans La Croix qui veut tordre le cou à la petite musique qui voudrait
que l'on soit revenu en 1958, à l'époque gaulliste de la puissance sans partage. "La France, écrit-il, n'est pas exposée au risque de vivre sous une
"démocrature", comme la Russie ou la Turquie. Dans notre pays, les opinions
minoritaires ont de nombreux moyens de se faire entendre. Il n'est pas néfaste
qu'il y ait en face d'elles un pouvoir clairement affirmé. Cela peut permettre
une bonne articulation entre le temps du débat et le temps de la
décision."
Les risques du coup de chaud
Cette étude
publiée par la revue Nature Climate, se penche pour la première fois sur le risque de mourir de chaud, au sens propre. Les chercheurs ont compilé tous
les cas de surmortalité liée à une vague de chaleur depuis 1980 dont la canicule
de 2003 en France. Ils en ont déduit que le facteur déterminant, provoquant
l'hyperthermie, était le couple température-humidité, cette dernière renforçant
la chaleur ressentie.
Ils ont alors calculé un seuil à partir duquel
l’association de ces conditions ambiantes peut devenir fatale et ont établi
qu’en 2000, ce seuil fatidique de température et d’humidité a été franchi,
pendant au moins vingt jours, sur environ 13 % de la surface du globe, abritant
30 % de la population mondiale.
A-t-on retenu les leçons de
2003 se demande La Croix qui est allé interroger le professeur Jean-Louis San
Marco, célèbre professeur de santé publique à Marseille. "En temps normal,
dit-il, on transpire un demi-litre d'eau par jour, mais en cas de très fortes
chaleurs, c'est un litre de sueur par heure ! C'est la raison pour laquelle il
faut boire beaucoup, jusqu'à 8 à 10 litres d'eau par jour..." Alors on ne sait
pas si on va mourir de chaud, mais ce qui est sûr, c'est que là on s'expose à
une pénurie d'eau minérale...