Après les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis qui ont fait 129 victimes, selon un bilan provisoire, les corps de sept terroristes ont été retrouvés par les autorités. Tous, sauf un abattu par les forces de l'ordre lors de l'assaut au Bataclan, se sont donné la mort en actionnant des gilets explosifs qu'ils portaient sur eux. Après deux jours d'investigations, les enquêteurs ont mis des noms sur trois de ces assaillants décédés, alors qu'un passeport syrien a été retrouvé sur les lieux de l'attaque du Stade de France. Enfin, un appel à témoins a été lancé contre le huitième terroriste évoqué par l'État islamique dans son message de revendication.
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Il est le premier kamikaze à avoir été identifié, dès samedi grâce à une empreinte relevée sur l'un de ses doigts arrachés. Né le 21 novembre 1985 à Courcouronnes (Essonne), cet homme français de 29 ans s'est fait exploser à l'intérieur du Bataclan. Ces dernières années, il vivait dans le quartier de La Madeleine, à Chartres. "Il faisait sa vie comme un jeune de 25 ans", a témoigné sur RTL l'un de ses anciens voisins qui parle d'une personne "lambda".
Connu des services de police, il avait été condamné à huit reprises pour des délits de droit commun mais n'avait jamais été emprisonné. Depuis 2010, il faisait également l'objet d'une fiche S pour radicalisation, notamment parce qu'il fréquentait un islamiste radical dans une mosquée de Lucé (Eure-et-Loir). Les services de renseignement de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) n'avaient pas constaté de lien avec des filières terroristes. Il est néanmoins possible qu'il ait séjourné en Syrie entre 2013 et 2014. Plusieurs personnes de son entourage, dont son père et son frère qui nous a affirmé avoir coupé les ponts depuis plusieurs mois, ont été mises en garde à vue samedi 14 novembre.
Ce jeune homme de 20 ans, né le 22 janvier 1995, s'est tué aux abords du Stade de France. De nationalité française, mais résident belge, il semble être l'auteur d'une des deux dernières explosions, celles de 21h30 et 21h53. À l'instar d'Omar Ismaïl Mostefaï, il se serait rendu en Syrie entre 2013 et 2014. Le Washington Post avance, de source proche de l'enquête, qu'il aurait même combattu là-bas au service du groupe État islamique.
Sans doute membre de l'équipe de terroristes qui a semé la mort dans des bars et des restaurants parisiens, ce kamikaze de 31 ans s'est fait exploser dans un bar du boulevard Voltaire (XIe arrondissement) au moment de passer une commande. Un attentat-suicide qui n'a tué personne mais fait un blessé grave.
Lui aussi de nationalité française et résident belge, Brahim Abdeslam a loué la Seat noire retrouvée à Montreuil dans laquelle trois Kalachnikov, onze chargeurs vides et cinq remplis ont été découverts. C'est ce véhicule qui avait permis aux terroristes d'attaquer plusieurs points en à peine onze minutes (21h25, 21h32 et 21h36). Il dispose de deux frères dont l'un, Mohammed, a été interpellé en Belgique. L'autre, Salah, est recherché car soupçonné d'être le huitième terroriste de ces attentats.
Qualifié d'homme "le plus recherché du monde" par le Times, cet homme de 26 ans (né le 15 septembre 1989) serait le seul rescapé des huit assaillants. Sous le coup d'un mandat de recherche international, il fait l'objet d'un appel à témoins diffusé depuis dimanche 15 novembre. Il est soupçonné d'avoir conduit la Seat noire, déposé son frère Braïm Abdeslam puis ramené le véhicule à Montreuil. Il aurait également loué la Polo noire immatriculée en Belgique et saisie devant le Bataclan.
Dans la foulée des attentats, Salah Abdeslam est rentré en Belgique. Les gendarmes l'ont même contrôlé à hauteur de Cambrai avec deux amis mais aucun d'entre eux n'a été arrêté. Leur trace a ensuite été perdue. Une fois son identité découverte, la police belge a réalisé un coup de filet à Molenbeek, la commune bruxelloise où il vivait et qui est considérée comme une plaque tournante du jihadisme.
Près du corps d'un des deux autres kamikazes du Stade de France, un passeport syrien a été découvert. Il appartient à un certain Ahmad al-Mohammad, âgé de 25 ans. Il s'agit d'un migrant qui a été enregistré sur à Leros en Grèce et qui aurait aussi déposé une demande d'asile en Serbie. Il serait également passé par la Croatie. Son nom est inconnu des services antiterroristes français. Toutefois, des responsables américains et français doutent de l'authenticité du document ou bien de la concordance de l'identité inscrite avec celle du terroriste.
Un des kamikazes mort au Bataclan et identifié lundi matin, Samy Amimour, 28 ans, s'était rendu il y a environ deux ans en Syrie après s'être radicalisé en France, selon sa famille. Né à Paris et originaire de Drancy, il avait été mis en examen en octobre 2012 pour association de malfaiteurs terroriste "après un projet de départ avorté vers le Yémen", et placé sous contrôle judiciaire, d'après le parquet de Paris. "Ce dernier avait violé son contrôle judiciaire à l'automne 2013 et un mandat d'arrêt international était délivré contre lui", a-t-il ajouté.
Aucune information n'a pour l'instant filtré concernant les trois derniers assaillants, à savoir l'un des trois hommes morts au Bataclan et le troisième kamikaze qui s'est fait exploser aux abords du Stade de France.