Au sol, des rangers d’abricotiers, de cerisiers, de pêchers s’étalent sur quatre hectares. Au-dessus posés sur de gros poteaux métalliques, d’immenses panneaux solaires amovibles bougent toute la journée au gré des aléas météo. Bienvenue dans le verger du futur, à Étoile-sur-Rhône dans la Drôme.
Ici, les panneaux photovoltaïques doivent d'abord et surtout protéger les arbres et quand ils le peuvent produire de l’électricité. Tout est piloté à distance, minute par minute, en fonction de la météo par des ordinateurs et l’équipe de Cécile Magherini. Elle est directrice générale de Sunagri, l'entreprise qui a conçu ces panneaux solaires, les nouveaux anges gardiens des vergers. "Quand il fait très froid, quand il grêle, les panneaux sont mis horizontalement", explique Cécile Magherini.
Elle poursuit : "Les panneaux
créent un toit, qui produit un effet de serre et réchauffe le verger. Cela
évite aux arbres les températures trop basses. De même, quand il fait très chaud
l’été, les panneaux empêchent les rayons du soleil de bruler les feuilles et
permettent de limiter l’arrosage. Le reste du temps, on peut ouvrir au maximum
les panneaux pour orienter la lumière et faire en sorte que les arbres
bénéficient de la meilleure photosynthèse possible".
L'année dernière : 9% de fruits gelés sur la parcelle avec panneaux solaires, contre 30 % sur celle sans panneaux...
Sophie Stevenin, directrice de la station d’expérimentation fruits Auvergne Rhône Alpes (SEFRA)
L’hiver donc mais surtout le printemps, les panneaux solaires sont une arme antigel. L’été, ils permettent de limiter les dégâts de la grêle et de la canicule. Cela permet aux arbres d’avoir moins besoin d’eau. Au bout de ce champ expérimental, un autre verger, sans panneaux solaire, permet de tout comparer.
Les premiers résultats sont très encourageants. "On a eu l’an dernier 9% de fruits gelés sur la parcelle avec panneaux solaires contre 30 % sur celle sans panneaux", annonce Sophie Stevenin, directrice de la station d’expérimentation fruits Auvergne Rhône Alpes (SEFRA)". Elle poursuit : "C’est la même chose pour la canicule, grâce à l’ombre générée par les panneaux, on a réduit de 30 % les besoins en arrosage pour la parcelle avec agrivoltaïsme".
De nombreux arboriculteurs suivent de près ces innovations
qui pourraient révolutionner leur métier, mais aussi les paysages d’une vallée
du Rhône sans doute demain couverte d’hectares de panneaux solaires amovibles.