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"Ça zigzague, c'est dangereux" : l'interdiction des trottinettes dans le cœur de Montpellier divise ses habitants

Face à la recrudescence des accidents impliquant des trottinettes électriques, la mairie de Montpellier a décidé de frapper fort en interdisant leur usage dans le centre-ville. Cette décision, qui vise à protéger les piétons et les usagers vulnérables, divise les habitants.

Un homme sur une trottinette électrique à Montpellier (image d'illustration)

Crédit : Eric Beracassat / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Trottinette interdite à Montpellier : "On est pas pour l'interdiction des modes de mobilité", assure la déléguée générale de la Prevention routière

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À Montpellier, les trottinettes électriques sont désormais interdites dans le centre-ville. Cette mesure, prise par le maire pour réduire les accidents, suscite des réactions mitigées chez les Montpelliérains. "Je fais 11 km tous les jours, c'est beaucoup plus accessible qu'avec les transports. C'est vrai qu'en centre-ville, je trouve ça un peu normal, parce qu'il y a beaucoup de personnes à pied, il faut faire attention", réagit auprès de RTL un habitué de ce mode de transport.

"Je suis infirmier libéral, je ne sais pas comment je ferais sans, je n'ai pas le choix", confie un autre. "Surtout que j'ai le casque, j'ai les gants, j'ai l'assurance, je n'ai pas débridé la trottinette", insiste-t-il sur RTL.

Un avis qui n'est pas partagé par ce commerçant : "Moi, je suis souvent dans la rue parce que je discute beaucoup avec mes clients. Je suis obligé de leur dire 'attention, poussez-vous, ne bougez pas', ça zigzague dans tous les sens, c'est trop dangereux", assure-t-il.

Quatre accidents mortels depuis 2018 à Montpellier

L'arrêté, pris le 6 novembre par le maire Michaël Delafosse, vise à protéger les personnes vulnérables comme les personnes âgées, les enfants et les personnes en situation de handicap. L'usage des trottinettes électriques et autres engins motorisés personnels est prohibé dans le centre historique, notamment sur la place de la Comédie, l'esplanade Charles-de-Gaulle et les principales rues piétonnes.

Les usagers qui ne mettront pas un pied-à-terre risquent une amende de 90 euros et la saisie de leur engin s'il est débridé ou non assuré. Cette mesure s'applique jour et nuit, toute la semaine. À Montpellier, entre 2018 et 2025, la municipalité a recensé 87 accidents corporels impliquant des trottinettes, dont quatre mortels et 31 graves. Pour l'année 2025 seulement, 20 accidents corporels ont déjà été signalés. La ville a toujours refusé l'installation de trottinettes en libre-service.

L'idée, c'est que chacun ait son espace

Sophy Sainten, déléguée générale de l'association Prévention routière

Invitée sur RTL, Sophy Sainten, déléguée générale de l'association Prévention routière, partage le constat de la mairie de Montpellier. "Les accidents avec trottinette ont un peu augmenté, notamment le nombre de blessés graves en trottinette électrique et puis globalement les nouveaux engins de déplacement motorisés. On a vu une augmentation d'un peu plus de 24% entre 2023 et 2024", indique-t-elle. "La plupart du temps, ça reste des usagers aussi vulnérables. Donc, ils sont blessés. Il y a quand même 45 personnes qui sont décédées l'année dernière, alors qu'elles étaient justement en trottinette électrique, c'est ça l'enjeu", poursuit-elle

Pour autant, l'association Prévention routière ne prône pas l'interdiction totale des trottinettes. Sophy Sainten insiste surtout sur l'importance de la prévention et de la sécurité pour tous les usagers. "On n'est pas pour l'interdiction des modes de mobilité. Nous, ce qu'on veut, c'est qu'il y ait une prévention et qu'il y ait des éléments de sécurité pour chaque usager. Et que chaque usager soit pris en compte", déclare-t-elle, "l'idée, c'est que chacun ait son espace".

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