Démographie : pourquoi les Français font-ils moins d'enfants ?
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L'indice de fécondité de la France a atteint en 2024 un plus-bas historique en termes de fécondité (photo d'illustration).
Crédit : RENE TERP / PEXELS
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La chute de la natalité n'en finit plus en France, et ce, depuis près de dix ans. L'indice de fécondité n'a cessé de baisser pour tomber à 1,62 enfant par femme, son plus bas niveau, et pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, en mai dernier, le nombre de morts était plus élevé que le nombre de naissances dans notre pays.
Une tendance installée qui inquiète les dirigeants français et dont s'est emparée l'Assemblée nationale, où une mission d'information sur les causes et conséquences de la baisse de la natalité en France se tient en ce moment. Sarah El Haïry, haute-commissaire à l'enfance, sera auditionnée mardi 9 décembre, avant François Hollande, jeudi.
Tout cela peut paraître étonnant lorsqu'on sait que l'envie des couples est d'avoir en moyenne 2,3 enfants par femme, mais que la réalité est d'aujourd'hui 1,6 enfant par femme. Pourquoi les Français font-ils moins d'enfants qu'ils ne le souhaiteraient ? RTL a interrogé les premiers concernés, les (futurs) parents, afin de mieux comprendre ce qui les freine dans leur choix.
Comme de nombreux parents parisiens, Émilie, 35 ans, maman de la petite Suzanne, a fait le choix de ne pas avoir de deuxième enfant. "Maintenant qu'on retrouve une vie à peu près normale avec un enfant, c'est dur de s'imaginer retourner dans les tout débuts", confie-t-elle.
Ce serait également, pour elle, un frein à sa carrière professionnelle. "Ce n'est pas toujours évident quand on travaille. J'ai l'impression qu'on n'a jamais aussi bien gagné notre vie autour de 35 ans et pourtant on n'a jamais eu aussi peu de pouvoir d'achat. Donc c'est sûr que ça n'aide pas à se projeter avec un deuxième enfant."
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L'argument économique est toujours avancé en premier par ces parents qui suivent en quelque sorte la politique de l'enfant unique. En 2023, il y a eu 4.000 naissances en moins à Paris par rapport à 2021, une baisse de 15%. "Ça ne m'étonne pas, surtout dans une ville comme Paris où la vie coûte extrêmement cher", confie un parent. "Avec un second enfant, je pense qu'à la fin du mois, ça ne le ferait pas. Beaucoup d'inflation, le salaire n'augmente pas : les calculs sont assez faciles à faire."
Le manque de place en crèche, mais aussi dans les logements constituent également des freins. Les parents rencontrés ne souhaitent pas, par exemple, empiler leurs petits dans une seule chambre.
Pour Julien, 32 ans, ne pas avoir d'enfants est un choix assez logique, compte tenu de la période actuelle. "On sait qu'on est de plus en plus nombreux sur Terre et que fatalement, on consomme tous de plus en plus, surtout dans nos sociétés occidentales. Donc pour moi, ce serait un geste écologique de ne pas avoir d'enfants", explique-t-il.
"L'avenir proche me paraît assez difficile parce qu'il y a de plus en plus de conflits dans le monde et qu'ils sont de plus en plus proches de nous. La question est simple : est-ce que j'ai envie d'avoir un enfant qui grandisse dans ce monde-là ?", s'interroge Julien, qui a décidé de préférer les enfants des autres.
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Cette baisse de la natalité a des répercussions directes sur la démographie de la France actuelle et à venir. 40% des dépenses publiques sont aujourd'hui liées au vieillissement de la population (retraites, soins...). Selon l'économiste Maxime Sbailly, notre modèle social s'effondre un peu plus chaque jour à cause de ces Français âgés de plus en plus nombreux.
"Cela va poser un problème puisqu'on a de plus en plus de retraités et de moins en moins de contributeurs. Pour la première fois dans l'histoire de France, les moins de 20 ans sont mis en minorité par les plus de 60 ans. On va manquer de bras et de cerveau pour faire tourner l'économie. Il va falloir compenser par la productivité, la technologie ou l'immigration parce qu'il va falloir qu'on trouve une force de travail", détaille-t-il.
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