1er mai : le nombre de Français syndiqués au plus bas

Depuis les années 50, le taux de syndicalisation en France a chuté drastiquement. Alors que près d'un salarié sur trois était syndiqué à l'époque, aujourd'hui, ce chiffre est tombé à 10%.

Les manifestations du 1er mai ont rassemblé 200.000 personnes dans toute la France.

Crédit : RTL

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Les cortèges des manifestations partout en France souvent bien fournis le 1er mai. Mais ce phénomène, lié à la fête du Travail, ne traduit pas forcément la réalité du monde syndical aujourd'hui en France, où le nombre de salariés syndiqués s'est littéralement effondré depuis les années 50.

Les années 50, c'est l'âge d'or du syndicalisme en France. À l'époque, les centrales se battaient pour obtenir trois semaines de congés payés et une assurance chômage et presque un tiers des salariés sont syndiqués. 75 ans plus tard, ce nombre tombe à 10% des salariés qui sont encartés dans un syndicat en France, aujourd'hui, selon une étude du ministère du Travail.

Cette étude montre un gros écart de syndicalisation entre le secteur public et le secteur privé : 18% des agents de l'État paient une cotisation dans un syndicat contre à peine 8% dans le privé. Un chiffre qui est encore plus bas chez les jeunes : seuls 5% des moins de 30 ans sont syndiqués. Une tendance qui n'inquiète pas un responsable syndical contacté par RTL, qui explique qu'"on s'encarte quand on a vu l'utilité d'un syndicat" et que le taux de syndicalisation "progresse avec les années". Il juge également qu'il est "plus difficile quand on a un peu d'expérience dans une entreprise, d'aller au frontal avec sa hiérarchie et d'accompagner les collègues dans le besoin."

La raison de la baisse : moins d'ouvriers, plus de tertiaire et d'indépendants

La cause fondamentale de la baisse du nombre de salariés syndiqués est l'évolution des métiers depuis plus d'un demi-siècle. Dans les années 50, il y avait, en France, de fortes concentrations ouvrières, très syndiquées. Depuis, la désindustrialisation est passée par là. On retrouve moins ces poches syndicales dans le secteur tertiaire, qui a doublé d'importance en 75 ans. De même, le syndicalisme est très peu présent dans les petites entreprises de moins de onze salariés, qui représentent cinq millions d'employés en France, ou chez les auto-entrepreneurs

Autre explication de ce désintérêt de la cause syndicale en France, donnée par Aurélien Boudon, secrétaire national du syndicat Solidaires. Il estime que la fusion des institutions représentatrices du personnel n'arrange pas cette situation. Les ordonnances Macron de 2017 ont fusionné le comité d'entreprise, le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et les délégués du personnel dans un CSE unique, parfois régionalisé dans les grosses entreprises, donc moins visible et moins au contact des salariés.

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