150.000 manifestants selon les organisateurs, 12.000 selon une source policière. Deux camps s’opposent à chaque mobilisation, celui des organisateurs et celui de la police. Les médias essayent de s'approcher de la vérité mathématique en donnant parfois leurs propres chiffres qu’ils obtiennent en faisant appel à des cabinets indépendants. Mais alors comment arrive-t-on à de tels écarts ?
Cela viendrait en fait d’une différence dans le procédé de comptage. Les cabinets indépendants, comme Occurrence, font appel à la technologie par exemple. Un capteur laser, placé en hauteur, trace un trait au sol, et compte toutes les silhouettes qui franchissent la ligne par tranche de 10 secondes. Deux opérateurs vont ensuite corriger le chiffre obtenu grâce à des micro-comptages réalisé sur place.
Les syndicats, eux, comptent d’une manière totalement
différente. Ils positionnent des militants qui comptent les manifestants tout le
long du cortège de manière mécanique. Les calculs sont ensuite recoupés avec ceux des autres
organisations pour avoir un chiffre global.
Ainsi, quand Occurrence fait une addition des manifestants qui
passent sous son capteur, les syndicats privilégient la multiplication et le
comptage manuel. Une technique moins fiable puisqu'elle ne tient pas compte des changements de densité du cortège.
Du côté des forces de l'ordre, le procédé diffère là aussi. Selon une explication du ministère de l'Intérieur, publiée dans le Journal officiel des questions du Sénat, ces estimations "officielles" reposent "sur des relevés de terrain précis et rigoureux". Pour réaliser ce comptage, les fonctionnaires de police de la direction du renseignement se positionnent en hauteur, à deux endroits du cortège, et "enclenchent un compteur à main à chaque ligne de manifestants, après avoir préalablement calculé le nombre de personnes présentes sur chaque ligne".
Les comptages sont effectués dans des "zones stratégiques, c’est-à-dire dans des portions ‘test’ de chaussée dont les dimensions (largeur, longueur) sont connues et qui permettent ainsi d’établir un comptage opérationnel des manifestants, en fonction de la largeur de voie occupée, de leur densité (comptage effectué par groupe de 10 à 100 personnes) et de leur temps de passage sur les zones prédéfinies". Pour prendre en compte une marge d’erreur, les chiffres sont majorés de 10 %.
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