Les soldes pour les commerces d'habillement, c'est un peu comme un premier rendez-vous amoureux. Beaucoup d'attente et beaucoup de pression aussi. Beaucoup de magasins de vêtements jouent leur avenir au cours des 4 prochaines semaines. C'est pour eux qu'il y a le plus gros enjeu car ce sont les commerces de centre-ville qui ont le plus de mal à se relancer depuis la fin du confinement.
Quand on regarde les chiffres : les coiffeurs et salons de beauté, les libraires, les boucher-charcutiers, les magasins d'électro-ménager sont repartis en trombe mais pas l'habillement. Le secteur affichait encore une activité en repli de 26% par rapport à l'année dernière, à la fin du mois de mai. La Covid, c'est le costume 3 pièces du secteur de l'habillement. La Covid a donné une cohérence à tous les problèmes, le virus a agrégé les soucis.
Problème sanitaire, problème de remise en cause du modèle de consommation, problème de solidité des acteurs du secteur. L'achat plaisir, l'achat d'impulsion a été noyé dans le gel hydro-alcoolique. On passe en moyenne 15 minutes dans un magasin de vêtements quand on flâne pour acheter quelque chose. Si on doit faire la queue 1/4 d'heure dehors, on passe son chemin.
Mais, surtout, les commerçants aimeraient qu'il y ait un assouplissement des règles sanitaires pendant les soldes. Port du masque obligatoire et gel en magasin : pas de problème. Mais, aujourd'hui, on leur impose de placer à l'isolement les vêtements qui ont été essayés pendant 24h avant de les remettre en rayon. Et ça, au moment des soldes quand on écoule les stocks et que l'essentiel du chiffre se fait dans les premiers jours, c'est un frein terrible.
Malheureusement pour les professionnels, ils n'ont pas de chance, depuis quelques jours, l'heure est au renforcement des mesures sanitaires dans les lieux publics et pas à l'assouplissement. Il n'y a jamais eu autant de stocks dans les arrières-boutiques. Le problème, c'est que la trésorerie des magasins n'est pas brillante, les enseignes sont au bord de la faillite, notamment dans les grands centres-villes.
L'activité commerciale se fait uniquement sur les promos voire les ventes à perte et le secteur vient d'enchainer : manif des "gilets jaunes", manifs contre la réforme des retraites et confinement. Les soldes d'hiver ont été très décevants pour les 3/4 des commerçants qui n'ont vu leur chiffre d'affaires progresser que de 10% par rapport à d'habitude. L'événement ne déplace plus les foules, on le sait depuis quelques années.
Un phénomène de déconsommation est observé dans toute la distribution et en particulier dans l'habillement. Et le confinement a aussi accentué la prise de conscience que le "fast fashion" n'était pas une solution : le fait d’acheter des vêtements que l'on les jette au bout de quelques mois. Tout ça a pour conséquence de remettre en question le modèle de développement d'un certain nombre de grandes enseignes de l'habillement qui n'ont pas encore su s'adapter.
On a vu que les grandes enseignes se rapprochent pour continuer à exister : Beaumanoir (Morgan) a repris la Halle. Tati, symbole du quartier de Barbès va replier son vichy rose cet été. Aujourd'hui, on estime qu'il y a 16.000 emplois menacés dans le secteur de l'habillement en France.
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