À l'heure où la légalisation du cannabis fait débat en France et où un projet de loi va être présenté à l'Assemblée, cette industrie plane dans les pays où elle est autorisée. En particulier aux États-Unis où onze états américains ont libéralisé l’usage dit "recréatif" de cette drogue, auxquels s’ajoutent une trentaine d’autres qui l’autorisent seulement sur prescription médicale. Du coup, sur les cinq premiers mois de l’année, le secteur a attiré plus d’un milliard d’euros d’investissements, c’est-à-dire davantage que sur la totalité de l’année précédente.
Les valeurs des entreprises qui produisent ou distribuent le cannabis connaissent également des ascensions vertigineuses, un peu comme durant la bulle internet, parce que les investisseurs anticipent le décollage prochain du marché. Plusieurs entreprises ont pris pied dans le secteur, comme des producteurs d’alcool à la recherche de diversification, à l'image de Constellation qui vend la bière Corona et de la tequila ou Diageo, un géant des boissons alcoolisées qui distribue notamment le whisky Johnny Walkers.
Des vendeurs de tabac sont également entrés dans ce marché comme Altria, le producteur des cigarettes Marlboro. Cependant, il n’y a pas que les professionnels des produits pouvant susciter une addiction. Au Canada, qui a été le deuxième pays à légaliser la substance après l’Uruguay, c’est une équipe de rugby qui lance une gamme de produits de soin anti-douleur, à base d’un dérivé du cannabis. Le Toronto Wolfpack, c’est le nom de l’équipe, s’est pour cela associé à la International Cannabis Corporation, comme son nom l’indique, cotée à la bourse canadienne.
Dans le Vieux Continent, plusieurs pays autorisent l’usage dit médical du cannabis, pour lutter contre la douleur par exemple. C'est le cas des Pays-Bas, qui l’ont légalisé depuis longtemps et du Danemark où une série de start-ups s'est lancée en bourse.
Il y a dix jours, une révolution s’est produite outre-Manche avec le changement de position de l’Église d’Angleterre, qui gère plus de 12 milliards de fonds sur les marchés financiers. Elle a déclaré qu’elle s’autorisait désormais d’investir dans des sociétés opérant dans le cannabis, pourvu que ce soit destiné à l’usage médical. L’Eglise d’Angleterre est un investisseur dit responsable, attentif aux considérations sociales et morales, son revirement va certainement être suivi par d’autres du même genre.
Dans le cas français, Pernod Ricard, le champion français des alcools, se dit intéressé, et étudie les potentialités du marché. Une expérimentation pour l’usage médical va débuter en 2020. Ce n'est que le début puisqu'il est évident que si le rapport remis ce jeudi 20 juin à Matignon était suivi d’effet avec une légalisation partielle ou totale, cela aiguiserait les appétits des industriels. Et peut-être même celui de l’État, qui verrait là une bonne occasion d’arrondir ses fins de mois. En France, tout finit non pas par des chansons, même si on a fumé, mais par une taxe.
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