En ces temps de contamination possible, la réunion s'est faite par visio-conférence, avec tout de même quelques résultats. D’abord, une suspension temporaire des règles de fonctionnement du marché unique. Règles budgétaires, qui limitent le déficit des États. Elles vont être assouplies, dans la suite de ce qui a été consenti à l’Italie la semaine dernière : autorisation de dépasser le déficit auquel Rome s’était engagé.
Règles de concurrence assouplies également, de façon à permettre aux États d’aider les entreprises en difficulté, alors que c’est interdit en période normale. L’Europe va également mettre sur pied un fonds d’aide d’urgence de 25 milliards, avec 7,5 milliards décaissés immédiatement, afin d’amortir les effets économiques de l’épidémie.
Cependant, pas de relance budgétaire prévue pour l’instant. Il s’est
joué dans la journée d’hier la comédie classique entre la France et
l’Allemagne. L’Elysée a fait filtrer dans la presse ses souhaits de relance
budgétaire concertée. Ce qui était une façon de dire aux Allemands : les amis,
cassez votre tirelire pour dépenser et relancer l’activité.
Réponse allemande dans la journée, là encore par des confidences de Merkel délibérément rendues publiques : l’Allemagne n’a pas besoin de relance budgétaire pour son économie. En Français, ça voulait dire : ne comptez pas sur nous pour signer des chèques. En clair, ça veut dire que l’or du Rhin va rester à Berlin. Éternel dialogue de sourds entre la France et l’Allemagne, entre la cigale et la fourmi.
C'est un début, mais il est évident que les pays les plus touchés auront besoin de dégager des ressources pour contrer la récession. Surtout l’Italie, qui était probablement déjà en récession avant le déclenchement de l’épidémie. Dans un premier temps, Rome avait annoncé 4 milliards de dépenses. Puis 7,5 milliards. Aujourd’hui, on en est à 20 milliards. Et le président de l’équivalent de la Cour des comptes, habituellement aussi rigoureux que l’exige sa fonction, demande, lui, 35 milliards d’euros de soutien, soit 2 points de PIB.
L’équivalent pour la France, ce serait 45 milliards, c’est dire l’ordre de grandeur. L’Italie vient par exemple de décider un moratoire général pour tous les emprunts immobiliers, que les ménages n’auront plus à payer jusqu’à nouvel ordre. Il va bien falloir compenser cela auprès des banques, sauf à les voir plonger.
C’est le point noir. Aucun pays n’a
voulu mutualiser les réserves de masques, de gel ou les équipements
hospitaliers. C’est compréhensible, compte tenu de la menace qui pèse partout.
L’Italie, qui manque cruellement de matériel, s’est donc retournée… vers la
Chine, qui va lui prêter 1000 respirateurs, pour assister les malades les plus
gravement touchés, maintenant qu’ils ne sont plus nécessaires à Wuhan.
Quant à la Banque centrale européenne, c'est la grande muette du moment. C’est elle,
pourtant, qui va financer tout cela, en imprimant de l’argent pour
souscrire aux emprunts lancés par les états en difficulté. Jusqu’ici, elle ne
peut acheter qu’un tiers de la dette émise par chaque État.
C’est une limite qui a été exigée par l’Allemagne et les pays du Nord, pour contenir cette mutualisation des dettes européennes. Cette limite va -elle sauter ? Ou la banque centrale va-t-elle inventer une nouvelle tuyauterie périlleuse pour faire fonctionner la planche à billets ? Réponse jeudi, lors de la réunion du conseil de l’institution de Francfort.
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