Coronavirus : les entreprises risquant la faillite pourraient être exonérées de charges
Le ministre de l'Economie et des finances a promis sur France 2 de renforcer le fonds de solidarité mis en place pour aider les entreprises en difficulté qui pourraient également bénéficier d'une exonération de charges en cas de risque de faillite.

La France va tout faire pour éviter les faillites de ses entreprises. Invité du journal de 20h de France 2, ce mercredi 8 avril, le ministre de l'Economie et des finances, Bruno Le Maire, s'est évertué à assurer les patrons des petites et moyennes entreprises du soutien de l'Etat en annonçant un renforcement des aides gouvernementales mises en place pour faire face à la crise.
Premier geste de Bercy : les entreprises qui risquent de déposer le bilan pourraient bénéficier non pas d'un report du paiement de leurs charges dues en mars, comme le prévoit le dispositif actuel, mais d'une exonération, a promis le ministre.
"On va regarder à la fin du confinement. Mais j'ai parfaitement conscience qu'il peut y avoir un hôtel, un café, un restaurant, un fleuriste, qui ne pourra pas rembourser. Si la menace, en cas de non remboursement, c'est la disparition de l'entreprise, dans ce cas là, on annulera le report de charge fiscales ou de charges sociales de façon à ce que cette entreprise puisse continuer son activité. Le critère, ce sera la faillite qui menace cette entreprise", a-t-il affirmé.
Les loyers des petits commerces en faillite pris en charge
Alors que 700.000 entreprises ont déjà sollicité le fonds de solidarité pour faire face à la perte de leur chiffre d'affaires du fait de la crise sanitaire, le locataire de Bercy a promis que le dispositif allait également être renforcé. Actuellement, les entreprises peuvent recevoir jusqu'à 2.000 euros de plus. Ce montant pourrait être relevé à 5.000 euros pour intégrer les loyers des entreprises les plus en difficulté.
"Nous travaillons à améliorer le fonds de solidarité, d'abord pour voir comment est-ce qu'on pourrait, dans le deuxième étage de ce fonds, celui qui est plafonné à 2.000 euros, intégrer les loyers. Par exemple, ceux des commerces, des restaurants qui n'arrivent plus à payer (...) Nous pourrions augmenter ce plafond à 5000 euros, justement pour pouvoir intégrer le montant des loyers, dont je sais qu'il pose des difficultés à beaucoup d'entreprise", a indiqué le ministre.
Pour financer ces nouvelles aides, le ministre mise notamment sur une contribution des assureurs "qui doivent et peuvent faire mieux", selon lui. "Les assureurs apportent une contribution de 200 millions d'euros au fonds de solidarité. Est-ce qu'ils peuvent faire encore un petit effort ? Je suis certain que oui. Et je suis certain qu'ils auront à coeur de rejoindre ce mouvement de solidarité qui touche beaucoup de secteurs de l'économie française", a-t-il assuré.
Un soutien massif à venir pour Air France
Bruno Le Maire a également rappelé l'attachement de l'Etat à Air France, dont "quasiment tous les avions sont cloués au sol" et qui "perd des milliards d'euros par mois". "Ce n'est pas un coup de pouce dont va avoir besoin Air France, mais d'un soutien massif de la part de l'Etat. Air France aura ce soutien. Nous voulons à tout prix préserver cette compagnie aérienne qui est un fleuron de l'économie française".
Enfin, le ministre a écarté tout risque de faillite des banques : "Aujourd'hui, ce n'es pas une crise financière, c'est une crise pour l'économie réelle. C'est une usine métallurgique, ce sont des restaurateurs, qui ne dorment plus la nuit, tellement ils sont inquiets pour leur activité. C'est l'économie réelle qui est touchée. Il n'y a pas de crainte à avoir sur le système financier qui est solide".
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