Le cabinet Proxinvest, qui surveille la gouvernance des entreprises cotées, vient de livrer son étude annuelle. Il a constaté que la rémunération moyenne des PDG du CAC 40 a augmenté de 14% en 2017. Un bond surprenant.
Une étape a été franchie : pour la première fois cette moyenne est supérieure à cinq millions d'euros de rémunération annuelle. Et si l’on élargi aux 120 principales sociétés cotées en France on frôle désormais les quatre millions.
Est-ce que ces sommes assez faramineuses sont socialement supportables dans un environnement où la cohésion est fissurée et le populisme de moins en moins rampant ? À cette question, Proxinvest, pourtant proche des milieux financiers et qui évalue à 240 SMIC une rémunération encore socialement acceptable, répond non.
Tout d'abord, nous parlons ici de patrons salariés. Pas de créateurs d’entreprises. Ensuite, sur les trois dernières années, on constate qu’il n’y a pas de corrélation entre performances boursières et rémunérations. 62% des entreprises dont les résultats sont mauvais ont pourtant augmenté leur président.
À l’exemple de celui de Technip. Cet ancien fleuron industriel est passé sous la coupe des Américains. Son nouveau PDG a été gratifié via des actions gratuites, de performances, des options d’achat et un coquet bonus annuel d’une rémunération globale de 9,4 millions. À ce prix Technip doit au moins être la nouvelle superstar de son secteur.
Surprise : l'entreprise est en perte nette, sa trésorerie s’est évaporée et son cours de bourse a dégringolé de 24%. Un quart de sa valeur est parti en fumée. Dans le même temps, les salaires des dirigeants, des cadres et des employés ont été congelés.
Technicolor qui fait l’un des pires résultats a augmenté son dirigeant de 36%. Sans mentionner celui de Téléperformance qui pour 10 mois de fonction a perçu 12,2 millions grâce à une miraculeuse clause de non concurrence d’une valeur de neuf millions d'euros.
Il faut l’aval d’une assemblée générale. Elles sont en France dénuées de sens mais aussi celui du conseil d’administration. C’est là que le bât blesse. En distribuant des milliers d’actions gratuites, les administrateurs enferment les grands patrons dans la seule logique des actionnaires : leur rémunération est liée à la distribution de copieux dividendes.
Même quand l’entreprise connaît un passage à vide on distribue. Conséquences de cette priorité : amputations des investissements, faible prise de risque technologiques ou commerciaux, écrasement des masses salariales. Ce court-termisme financier est souvent dévastateur à terme.
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