Le nouvel accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, déchaîne les critiques en France, même dans la majorité présidentielle. Il s'agit de ce qu’on appelle un accord de libre échange.
C’est-à-dire de la suppression progressive de quasiment tous les droits de douane sur les exportations de l’Europe vers les cinq pays concernés : le Brésil, l’Argentine, le Paraguay, l'Uruguay et le Venezuela. Mais aussi de quasiment tous les droits de douane pour les mouvements de marchandises inverses, c’est-à-dire les produits que nous vendent ces cinq pays.
L'intérêt de ce genre d'accords est la doctrine libérale classique, qui est celle de la commission : plus on commerce facilement et sans entrave, disent les libéraux, plus la croissance économique est forte chez les partenaires commerciaux. La commission européenne a donc conclu de tels accords avec la Corée du Sud, le Canada, le Japon, aujourd’hui l’Amérique du sud, demain peut-être les États-Unis.
Là encore, c’est la théorie libérale, qui nous dit que chaque pays, lorsqu’il est confronté à la concurrence internationale, se spécialise dans les produits qu’il sait le mieux faire, et que par conséquent, la prospérité générale s’en porte mieux.
Par exemple, la France exporte des avions, des vins, et des sacs de luxe. Airbus et Louis Vuitton voient donc leurs ventes augmenter, ils embauchent et investissent davantage, c’est positif. Mais il y a une contrepartie : dans d’autres domaines, les autres sont meilleurs que nous, ou moins chers.
Exemple avec la production de viande de bœuf en Argentine. Cette concurrence vient donc prendre le marché intérieur de nos agriculteurs. En fait, le libre échange fait toujours des gagnants et des perdants, selon les secteurs et les régions. C’est un mécanisme qui redistribue la croissance, en renforçant les forts et en affaiblissant les faibles.
Nous possédons déjà le recul nécessaire pour juger des bénéfices réels sur d'autres accords. Comme celui de la Corée du Sud, conclu il y a plusieurs années. Les échanges sont devenus excédentaires avec la Corée, alors qu’ils étaient déficitaires auparavant. Ici, le bilan est positif.
Pour le Mercosur, l’enjeu est faible pour la France, puisque le commerce avec ces cinq pays ne représente que 1% de nos échanges internationaux. Et encore, il ne s’agit que du Brésil, car les autres pays sont très faibles. Mais il est vrai que l’accord impacterait notre agriculture, qui est déjà affaiblie.
Les accords sont négociés à Bruxelles parce que toute notre politique commerciale est gérée par la Commission, et ce pour une raison évidente : tout produit qui entre dans l’un des pays du marché unique européen peut circuler librement en Europe. Il a donc fallu harmoniser les règles et les politiques commerciales, ce qui s’est fait à Bruxelles. Mais l’accord doit être ratifié par le Parlement de Strasbourg, et par les différents États membres.
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