Conseils pour l'hygiène intime sur internet : Michel Cymes invite à la méfiance
Récemment, des "remèdes de grand-mère" dédiés à l'hygiène du vagin se sont propagés sur les réseaux sociaux. Problème, selon Michel Cymes, ils seraient dangereux pour la santé.

Cette chronique s'adresse avant tout aux femmes, puisque je m’en vais leur parler de leur vagin pour leur dire qu’il est autonettoyant. Vous me voyez sans doute venir, ces dernières semaines, dans la presse, il a pas mal été question de curieuses expériences menées pour des raisons sanitaires (ou supposées telles) par des femmes qui voulaient populariser une autre façon d’être propre. Et comme nous vivons à l’heure des réseaux sociaux, ces méthodes se sont propagées à la vitesse grand V et ont même donné lieu à quelques désagréments qui pourraient prêter à sourire, s’ils ne mettaient pas en péril la santé des femmes.
Allons-y pour l’inventaire de ces méthodes qui nous sont souvent présentées comme des méthodes de grand-mère, donc a priori inoffensives. C’est ce qu’on se dit : "C’est naturel, ça ne peut donc pas faire de mal", moyennant quoi, on en arrive à faire n’importe quoi.
J’ai, par exemple, relevé que certaines femmes se mettaient une gousse d’ail dans le vagin dans l’espoir de limiter les infections, que d’autres faisaient de même avec du persil au prétexte qu’elles voulaient avancer la date de leurs règles ou que d’autres encore s’y injectaient du yaourt au prétexte que c’est truffé de probiotiques. Le pompon revient tout de même à une Canadienne qui a revu et corrigé le bain de siège en s’asseyant sur une bassine d’eau bouillante pour nettoyer son vagin et n’a réussi, in fine, qu’à se brûler les muqueuses au second degré.
Laisser faire la nature
Concrètement, il est plutôt conseillé de laisser faire la nature. Le vagin dispose, au niveau de l’utérus, de glandes spécialisées dans la sécrétion d’un mucus qui fait le boulot. Il a également son propre microbiote. Il faut bien comprendre que ce dernier abrite de bonnes bactéries dont le job consiste à protéger le vagin des agressions extérieures.
Tout ce qui conduit à perturber cet équilibre de la flore vaginale ne génère que des problèmes. Certains facteurs sont connus. Le tabac, certains antibiotiques, les problèmes hormonaux… Mais à coup sûr, quand on introduit quoi que ce soit dans son vagin, on prend le risque d’y introduire des impuretés.
Évidemment, il faut quand même le laver, mais sans utiliser de produit antiseptique. On nettoie à l’eau et au savon, mais un savon doux, adapté à cette toilette intime. Oubliez les savons parfumés… Ça, c’est pour la vulve, c’est-à-dire la peau délicate et fragile qui se trouve autour du vagin. L’intérieur, on le laisse tranquille. On n’y met pas de produit sauf si c’est le médecin qui vous prescrit quelque chose pour une raison bien précise.
D’ailleurs, d’une manière générale (je regrette d’avoir à le rappeler, mais apparemment il le faut) : écoutez votre médecin plutôt que les stars hollywoodiennes qui jouent les apprenties docteurs sur Instagram.