Haro sur Emmanuel Macron ! L'ancien ministre de l'Économie est devenu la cible préférée de ses concurrents. Une stratégie qui peut être payante ? La stratégie payante, c'est celle qui consiste surtout à convaincre sur ses idées et sa personnalité. On note surtout qu'on est passé du "Tout sauf Marine Le Pen" au "Tous contre Emmanuel Macron".
C'était flagrant ces jours derniers. À commercer par François Fillon qui, jeudi 30 mars sur RTL, a rebaptisé Emmanuel Macron en "Emmanuel Hollande". Un bon mot qu'il a largement diffusé sur les réseaux sociaux. Puis en meeting, ce week-end, c'était Macron "le candidat qui fait semblant d'être un dissident", le "prince de l'ambiguïté", ou encore le "maître du flou artistique".
Même stratégie chez Benoît Hamon qui a attaqué tout le week-end "Macron le malhonnête, l'imposteur". Le candidat socialiste a réussi l'exploit de faire la "une" du journal Le Parisien dimanche 2 avril avec une photo de lui en gros plan et cette phrase à côté de son visage "Macron n'est pas de gauche". C'est-à-dire que ce que l'on retient, c'est ce qu'il dit de son adversaire, pas de son programme. Il y a chez l'un et l'autre une obsession Macron, qui peut d'ailleurs provoquer l'effet inverse du résultat recherché.
Peut-être que leurs attaques feront du mal à Emmanuel Macron. Ils sont persuadés, l'un et l'autre, que l'électorat d'Emmanuel Macron est celui qui est le moins consolidé, donc il s'agit de le déstabiliser plus encore. Mais on ne peut pas exclure que ça le favorise, ou bien que ça favorise Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen.
Cette stratégie de "dézingage" a ses limites, parce que à force de ne parler que de Macron, d'en faire le seul sujet de la campagne, ils le nourrissent d'une certaine manière. Ils en font le pivot de cette élection, celui par rapport auquel il faut se positionner.
Alors attention, il n'y a pas la même motivation chez Fillon et chez Hamon. Chez François Fillon, c'est assez simple : Macron, c'est le favori qu'il faut éliminer pour espérer être face à Marine le Pen au second tour et gagner l'élection. C'est le clone de Hollande, dont il faut se débarrasser.
Chez Benoît Hamon, il y a d'abord de la détestation envers celui qui a appartenu à la même majorité. Macron, c'est le traître, c'est le gars qui est arrivé de nulle part et qui a tout raflé. Benoît Hamon pense qu'Emmanuel Macron lui prend des électeurs. C'est pour cela qu'il se répand partout sur l'air de "la gauche c'est moi, ne vous trompez pas !".
Pendant que François Fillon et Benoît Hamon cognent sur Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Marine le Pen déroulent leurs projets. Ils expriment leurs convictions et leurs idées. On le voit : l'un engrange, tandis que l'autre ne faiblit pas. Et pourtant Fillon et Hamon ont des convictions. On l'a vu lors des primaires.
Mais lorsqu'à trois semaines de la présidentielle on en est à faire campagne uniquement sur le nom d'un concurrent et pas sur ses valeurs ou ses idées, ce n'est généralement pas très bon signe.
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