Les élections législatives ont été en tout point inédites : une assemblée plus jeune, plus de "société civile" et plus de femmes. Il y a désormais 224 femmes députées au Palais-Bourbon sur 577, un record. Ce n'est pas encore la révolution des femmes. Disons que dans quinze ans, ce sera bon ! Mais ne boudons pas notre plaisir, on s'y approche. Il est vrai que le cru 2017 est spectaculaire. Il y avait un peu plus de 26% de femmes en 2012 ; là, on atteint quasiment 39%. C'est mieux que bien. Il va y avoir 68 femmes de plus à l'Assemblée.
On n'est plus au même niveau que le Turkménistan, le Honduras ou l'Algérie, dans le classement mondial de la parité. Là, on a carrément dépassé des pays réputés "promoteurs de l'égalité hommes/femmes", comme le Danemark. On est passé de la 64e à la 17e place. Donc ça évolue. Mais ce n'est pas encore gagné.
Ce n'est pas parce qu'on est une femme qu'on est meilleure. Mais ce n'est pas parce qu'on est une femme que l'on n'a pas le droit d'y être. Malheureusement, il y a encore des réticences, des réflexes qui font que la politique reste un domaine réservé aux hommes. Un domaine viril. Comme si les hommes avaient du mal à partager le pouvoir. Et pas seulement à l'Assemblée. Regardez aux municipales, on fait des listes "Chabada" (un homme une femme). Très bien. Mais la tête de liste reste masculine dans une grande proportion. Du coup on a 6.000 femmes maires, pour 30.000 hommes.
Dans onze régions sur dix-huit, le tandem président/vice-président est 100% masculin. Regardez au Sénat : 22% de femmes seulement. Regardez dans les cabinets ministériels : essentiellement des hommes. À Matignon, il n'y a presque que des hommes qui entourent le premier ministre. Même si on affiche un gouvernement paritaire. Et puis pour revenir aux législatives, combien de circonscriptions imprenables sont offertes aux femmes ? Trop !
C'est le parti d'Emmanuel Macron qui est le plus gros pourvoyeur de femmes à l'Assemblée. C'est normal : c'est celui qui obtient le plus de députés, et celui qui n'avait pas de sortant. Donc c'était plus facile de contribuer à la féminisation de l'Assemblée. Cela lui a permis d'envoyer 143 femmes sur les bancs du Palais-Bourbon.
C'est sûr qu'il ne fallait pas compter sur Les Républicains qui, eux, avaient beaucoup de sortants. Des sortants hommes qui n'aiment pas bien laisser leur place aux femmes et qui, par ailleurs, préfèrent payer une amende plutôt que de se plier à la règle de la parité. Du coup, elles ne sont que 27 députées à droite. Rappelons au passage que ça leur a coûté la bagatelle de 3,5 millions l'an dernier. Avecla perte de plusieurs dizaines d'élus, ça ne va pas arranger leurs finances.
Donc oui, la République En Marche aura fait faire un bond en avant à la parité. Maintenant, attendons de voir comment les postes à responsabilités seront répartis : le perchoir, les questeurs, les présidents de commission, les rapporteurs... On a vu que c'était raté pour la présidence de groupe puisque Emmanuel Macron a habilement exfiltré Richard Ferrand du gouvernement pour lui confier le poste.
En attendant une parfaite égalité à l'Assemblée, il faudra travailler sur la mixité sociale. La plupart des femmes députées de La République En Marche sont plutôt issues des catégories supérieures, cadres, professions libérale. Pas une seule femme ouvrière ! Mais la mixité comme la diversité, ça vaut pour tout le Parlement !
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