C'est une première pour un ancien président de la Ve République. Nicolas Sarkozy a été placé en garde vue, puis mis en examen, mardi 1er juillet, dans le cadre d'une enquête pour des soupçons de trafic d'influence. Une situation qui l'a amené à faire son retour dans l'arène médiatique, en donnant sa première interview télévisée depuis sa défaite à la présidentielle de 2012.
Retour sur les faits marquants de cette semaine très chargée pour l'ancien président.
Lundi, l'étau judiciaire se resserre un peu plus autour de Nicolas Sarkozy, avec le placement en garde à vue de son avocat, Maître Thierry Herzog, et du haut magistrat Gilbert Azibert.
Les enquêteurs cherchent à établir si l'ancien chef de l'Etat, avec l'appui de Maître Herzog, a tenté d'obtenir des informations auprès du magistrat Gilbert Azibert sur l'affaire Bettencourt, en échange de la promesse d'un poste prestigieux à Monaco.
Mardi, coup de tonnerre. Nicolas Sarkozy, arrivé dans une voiture noire aux vitres teintée peu avant 8h à la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre, est rapidement placé en garde à vue.
Un fait inédit dans la Ve République qui provoque la surprise générale. Certes, l'ancien président est bien traité, et on ne lui demande pas d'enlever sa ceinture et ses chaussures car la procédure ne l'oblige pas mais la charge symbolique de cette mise en examen est forte.
D'emblée, ses soutiens crient au "complot" et à "l'acharnement". Il faut dire que politiquement, cette affaire peut avoir des conséquences très lourdes pour le retour de l'ancien président sur le devant de la scène politique.
Après 14 heures de garde à vue, Nicolas Sarkozy est conduit au pôle financier, où les juges l'entendent jusqu'à 2 heures du matin, avant de lui signifier sa mise en examen pour corruption active.
Pour l'occasion, le retraité le plus actif de France met sa stratégie de la carte postale entre parenthèses et renoue avec l'exercice télévisuel. Dans une interview sur TF1 et Europe 1, Nicolas Sarkozy dénonce "l'instrumentalisation politique d'une partie de la justice aujourd'hui". Dans son viseur : la juge Claire Thépaut et son appartenance au Syndicat de la magistrature.
Il en profite aussi pour envoyer quelques uppercuts à François Hollande, Christiane Taubira et Manuel Valls, accusés d'avoir joué un rôle dans sa mise en examen. L'occasion aussi de jeter les bases de son retour en politique, et de lâcher : "La question de savoir si on renonce ne se pose pas pour moi, car vis-à-vis de son pays on a des devoirs."
Après cette intervention, les sarkozistes jouent les prolongations sur les attaques contre la justice. Nadine Marano va jusqu'à estimer que la France est "manipulée" et demande l'interdiction de se syndiquer pour les magistrats.
De son côté, la gauche préfère ne pas trop capitaliser sur cette affaire. Si Jean-Christophe Camadalis, comme Manuel Valls, ne manque pas de souligner que l'affaire est "grave", François Hollande choisit de se taire, convaincu que polémiquer sur l'ancien président serait contre-productif.
Pour Jean-Michel Apathie, éditorialiste à RTL, une chose est sûre : "Sarkozy est traité différemment parce qu'il a été président."
Passée la surprise, les langues commencent à se délier à
droite. Les premiers coups viennent d'Alain Juppé, qui estime dès jeudi que "vilipender"
la justice n'est "pas une bonne méthode".
Vendredi, Jean-Louis Debré, président du Conseil constitutionnel, renchérit. Il affirme que s'en prendre à la justice, c'est "contester la République". C'est trop peu pour déstabiliser l'ancien président. Nicolas Sarkozy tacle Alain Juppé en privé, ironisant sur son âge.
Hasard du calendrier, c'est cinq jours après la mise en examen de Nicolas Sarkozy que se tient la Fête de la Violette, réunissant les soutiens de l'ancien président. La Droite forte, Luc Chatel, Brice Hortefeux ou encore Rachida Dati appellent les militants à se serrer les coudes derrière leur champion.
Reste que la flamme ne reprend pas du côté de l'opinion, puisqu'un sondage nous apprend que 65% des Français sont opposés à une candidature de Nicolas Sarkozy en 2017.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte