La France Insoumises n'a pas battu le rappel mercredi 12 juillet au soir. Jean-Luc Mélenchon avait appelé à manifester un peu partout en France pour protester contre les ordonnances et la réforme du Code du travail. À Paris, il avait organisé un rassemblement place de la République. La mobilisation n'était pas vraiment au rendez-vous. Mais Jean-Luc Mélenchon croit-il qu'il va claquer des doigts et que tout le monde va se mettre au garde à vous ? Non ! D'abord, on entre dans la période des vacances d'été. Donc le moment choisi n'est pas le meilleur. Les Français ont eu leur dose de politique. À part si on est militant de la France Insoumise, ou très engagé, la plupart des gens ont refermé la parenthèse électorale.
Ce ne sont pas les Insoumis qui vont faire descendre les Français en masse dans la rue. La force de mobilisation est du côté des syndicats. Et les syndicats pour l'instant, ils travaillent, ils négocient avec le gouvernement, ils attendent de connaitre le texte final, et ils verront à la rentrée. On sait que la CGT a déjà lancé un appel à manifester le 12 septembre. Jean-Luc Mélenchon a d'ailleurs raccroché ses wagons à la CGT, puisqu'il appelle lui aussi à descendre dans la rue ce jour-là.
Donc voilà toutes les raisons pour lesquelles Jean-Luc Mélenchon n'a pas fait pas recette. Il doit réaliser qu'il ne suffit pas de s'appeler "Mélenchon" et d'avoir dix-sept députés à l'Assemblée pour faire sa "révolution citoyenne", comme il dit. N'incarne-t-il pas l'opposition au Palais Bourbon ? En nombre, non. Mais en mise en scène et en prise de parole, oui. Il faut dire qu'il est bien aidé par les Républicains et les socialistes qui s'écharpent tellement entre eux pour leur prochain congrès qu'ils en oublient de faire leur travail d'opposants. Cela lui laisse beaucoup de latitude, et il en profite.
Depuis le début, il a décidé d'occuper pleinement son nouvel espace de jeu. Souvenez-vous le coup de la cravate que les députés de la France Insoumise ont décidé de ne pas porter sur les bancs du Palais Bourbon. Il y a eu aussi le coup du drapeau européen ("On est obligé de supporter ça", a grogné Mélenchon devant les caméras de télé). Il y a eu le coup du boycott de Versailles. Il y a le coup du Code du travail brandi dans l'hémicycle.
Il n'en perd pas une. Jusqu'à protester contre le calendrier parlementaire qui l'empêche de prendre des vacances. Un comble ! Pour un peu, il réclamerait de faire les 35 heures à l'Assemblée. À part ça, il veut être le leader de l'opposition. Ce rôle, il le revendique, il le défend, il s'en saisi. D'ailleurs, dans les sondages, 30% des Français le voient comme le visage de l'opposition. Ce n'est pas mal. On peut lui reconnaître aussi la volonté de faire monter les jeunes de son groupe, notamment le député du Nord Adrien Quatennens, 27 ans, dont les premiers pas ont été très remarqués.
Mais il y a en même temps chez Mélenchon ce côté "bougon" à la Georges Marchais, conjugué à un côté foutraque qui donne parfois l'impression qu'il aime plus la lumière que l'Assemblée. Et pourtant il est un excellent tribun, dès lors qu'il ne tombe pas dans la caricature. Donc à lui de voir : soit il met en avant ses talents d'orateur pour construire une opposition crédible, soit il devient un personnage du Muppet Show qui râle sur les vacances et qui fait des coups d'éclat.
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