"Un génocide" et un nombre incalculables de viols. Les ONG Fortify Rights et Human Rights Watch ont publié mercredi 15 et jeudi 16 novembre deux rapports faisant état de la situation alarmante de la population rohingya, victime de persécutions en Birmanie.
Depuis le mois d'août dernier, plus de 600.000 de personnes appartenant à cette minorité musulmane ont fui les opérations militaires menées par l'état Birman pour se réfugier au Bangladesh voisin. La Birmanie a assuré que ses opérations militaires ne visaient qu'à neutraliser des rebelles rohingyas qui avaient attaqué des postes de police birmans. L'ONU a déjà dénoncé un nettoyage ethnique, le président français Emmanuel Macron parlant de "génocide".
Un qualificatif partagé par l'ONG locale Fortify Rights. "Les preuves que ces actes représentent un génocide contre la population rohingya ne cessent de s'accumuler", est-il écrit dans son rapport, qui fait notamment état de victimes égorgées ou brûlées vivantes. "Les forces de sécurité birmanes et des civils ont commis des crimes contre l'humanité et ont procédé à une campagne de nettoyage ethnique".
Les auteurs de ce document de 30 pages, co-publié par le musée Mémorial de l'Holocauste des États-Unis mercredi, se sont entretenus avec plus de 200 personnes (survivants, témoins et humanitaires) pour documenter deux vagues d'attaques des forces birmanes contre des Rohingyas entre le 9 octobre et le mois de décembre 2016, et à partir du 25 août 2017.
Le viol a été un outil important et dévastateur"
Skye Wheeler, auteur du rapport de l'ONG Human Rights Watch
Un autre rapport de l'ONG Human Rights Watch, publié jeudi, estime pour sa part que les très nombreux viols commis contre des femmes et des filles rohingyas, ainsi que d'autres atrocités, peuvent être considérés comme des crimes contre l'humanité. Le document a également été réalisé sur la base d'entretiens avec des victimes, des organisations humanitaires et des responsables du secteur de la santé du Bangladesh.
"Le viol a été un outil important et dévastateur dans la campagne de nettoyage ethnique de l'armée birmane contre les Rohingyas", a dénoncé Skye Wheeler, auteur du rapport de l'ONG Human Rights Watch. "Les actes de violence barbares de l'armée birmane ont laissé d'innombrables femmes et filles blessées et traumatisées", a ajouté cette chercheuse.
Six dossiers portent sur des viols collectifs de groupes de femmes, selon Human Rights Watch. L'ONG indique avoir interrogé 52 femmes ou filles venant de 19 villages situés dans l'Etat Rakhine dans l'Ouest birman. Vingt-huit victimes sur les 29 interrogées ont affirmé avoir été violées par au moins deux militaires. Huit femmes ou filles ont rapporté avoir été violées par au moins cinq militaires. Des femmes ont également décrit les meurtres de leurs enfants, d'époux ou de parents avant de subir un viol.
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