Valentin Porte et Luka Karabatic, les révélations françaises de l'Euro de Hand
DÉCRYPTAGE - Au milieu des très connus Nikola Karabatic et Thierry Omeyer, de jeunes handballeurs français comme Valentin Porte et Luka Karabatic se sont révélés lors de cet Euro 2014.
L'équipe de France de handball a décroché sa troisième couronne continentale, dimanche à Herning, face au Danemark, pays hôte de la compétition (41-32). Un nouveau sacre qui intervient un an et demi après son dernier titre majeur, une victoire aux Jeux Olympiques 2012.
Mais par rapport à cette sélection expérimentée qui avait triomphé à Londres, d'ailleurs surnommée "les Experts" à juste titre, le groupe pour l'Euro 2014 a subi un léger lifting. Il y a toujours des cadres comme Luc Abalo, Thierry Omeyer ou Nikola Karabatic, nommé meilleur joueur du tournoi. Mais certains éléments comme Didier Dinart ou Daouda Karaboué, partis à la retraite, ne sont plus là. À cela il faut ajouter les forfaits de Bertrand Gille et Xavier Barachet.
Valentin Porte, ultra décisif à 23 ans
Pour les remplacer, le sélectionneur Claude Onesta a donc fait appel à de jeunes joueurs, dont le nombre d'apparitions sous le maillot bleu dépasse parfois à peine les dizaines. Le plus représentatif de tous est probablement Valentin Porte, la révélation de cet Euro 2014. Le joueur de 23 ans, évoluant au poste d'arrière droit, 20 sélections au compteur, a bluffé tout le monde durant cette quinzaine.
D'abord empêché de jouer jusqu'au tour principal à cause d'une blessure au fessier, le Toulousain a notamment réalisé un match dantesque contre l'Espagne, en demi-finale, où il a inscrit 7 buts en 8 tirs, dont un décisif dans les dernières minutes. Sans oublier sa grande prestation en finale, où il a marqué à neuf reprises.
Appelé "l'insoupçonné" sur le site de l'équipe de France, le natif de Versailles a affirmé vivre "un rêve de gamin" dimanche soir. "C'était le rêve de toute une vie, et, ça y est, c'est fait. Je les ai vus tant de fois soulever le trophée. Aujourd'hui, je soulève le trophée avec eux. Il y a deux ans, je ne m'imaginais même pas en équipe de France ! Il y a deux mois non plus. Tout est allé très vite", a-t-il déclaré à L'Équipe.
Luka comme Niko
Autre symbole de ces "Indestructibles" alliant expérience et jeunesse, Luka Karabatic s'est lui aussi révélé au grand jour, et pour de bonnes raisons cette fois-ci. Car il avait été cité lors de concernant la rencontre Cesson-Rennes - Montpellier de mai 2012. Il avait été mis en examen pour cette affaire et licencié de son club héraultais pour faute grave.
Cet hiver, il disputait, à 25 ans, son premier tournoi international avec son grand frère Niko alors qu'il n'avait été sélectionné qu'à 9 reprises avant cela. Une consécration pour ce grand pivot de 2,02 mètres qui était d'abord un grand espoir du tennis. Il avait en effet atteint le très bon classement de -4/6, pas loin du niveau professionnel. Mais finalement, il s'était mis au handball à l'âge de 19 ans après avoir vu les exploits de son aîné.
"Ce sport lui a donné une force dans les déplacements latéraux. En général, les grands gabarits comme lui ont du mal à se déplacer. Mais lui a une très grande vitesse de jambes. Il n'est quasiment jamais battu", expliquait récemment Didier Dinart.
C'est d'ailleurs à ce grand nom du handball que Luka Karabatic avait été comparé après sa deuxième mi-temps face à la Croatie, où "sa prestation valait celle d'un Didier Dinart" car il n'y avait "pas le sentiment de danger", commentait Claude Onesta.
