Rennes écarte Bastia et séduit enfin les observateurs

Rennes était attendu pour boucler une semaine à 3 matchs, et après un succès à Marseille et une victoire contre Lille en coupe il était permis de croire en une passe de 3 contre Bastia, très mauvais loin de ses bases. C'est désormais chose faite, et avec la manière contre une équipe plus faible, mais il ne faut pas minimiser cette série qui comprenait une pointure de la Ligue 1 (l'OM) et le 3e de l'actuel championnat (Lille).

Philippe Montanier aura sans doute goûté au jeu proposé par son équipe, lui qui a une idée précise du football qu'il veut faire pratiquer à ses joueurs. En effet, son groupe aura montré de très belles dispositions et permet d'envisager la fin de championnat avec sérénité, ainsi que de se projeter à moyen terme. 

Le chef d'œuvre de Toivonen

Le début de match était clairement rennais, sans pour autant marquer une pression intense, mais le bloc breton était haut face à un 3-5-2 expérimental et pas encore rôdé côté Bastia. Toivonen, toujours en mouvement, déstabilisait l’arrière-garde corse mais les occasions ne venaient pas. En tout cas pas avant la 12e minute, lorsque Toivonen lança Alessandrini à la suite d’un une-deux, le gaucher arma une frappe dans la surface mais Modesto revint in extremis pour souffler la balle de but. Une mise en garde suivie d’effet une minute plus tard. Alessandrini, décalé par Doucouré sur la gauche, déclencha une frappe sèche que Landreau toucha sans l’empêcher de rentrer dans les filets. Le gardien corse n’était pas exempt de tout reproche sur ce coup, et Rennes prenait logiquement la tête.
 
Bastia, une fois mené et habitué à son dispositif tactique, commença à sortir un peu plus, notamment grâce à Ilan qui décrochait et laissait la profondeur à Giani Bruno, qui prit de vitesse Armand à la 25e mais ne trouva personne en soutien de sa percée dans la surface. Mais malgré tout, c’est encore Rennes qui allait s’illustrer via Ola Toivonen. À la 28e minute, lorsque Kadir remit de la tête un ballon aérien sur le Suédois, plein axe, ce dernier décida de frapper de volée pied gauche à 25 mètres. La trajectoire parabolique de la balle termina pleine lucarne. Un bijou pour le 6e but de l’excellente pioche du mois de janvier.
   
Il restait un dernier quart d’heure à jouer en première période, et Bastia laissait déjà des boulevards.   intenable, partit en contre et tenta une frappe croisée dans la surface qui passa à côté. Kadir, prompt dans les 6 mètres, faillit aggraver la marque mais Landreau sortit une main ferme. C’était un festival rouge et noir et Bastia n’existait pas lors de ce premier acte.

Du beau jeu et des promesses

 Le début du second marqua un retour de Bastiais plus hargneux, mais ça laissait des espaces en contre, comme sur une relance parfaite de Makoun pour Kadir, dont la frappe croisée obligea Landreau à un arrêt. La qualité technique des Bretons faisait merveille sur un terrain d'excellente qualité et un soleil de printemps, surtout le ratissage de son trio Makoun-Konradsen-Doucouré au milieu étouffait les Corses, sans ressort ni impact physique. En attaque, les combinaisons rennaises étaient limpides, même si l'apathie adverse facilitait les choses. À l'heure de jeu, Makoun prit appui sur Toivonen et sollicita une remise en une touche, le Suédois qui s'avère être d'une finesse technique redoutable, servit le Camerounais d'un extérieur du droit soyeux. Le face à face ne laissa aucune chance à Landreau et Rennes menait 3-0.

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Des vagues rouges déferlaient sur le camp corse et l'intensité mise dans le pressing des attaquants maintenait un rythme élevé malgré le score déjà fleuve. Petit à petit, Bastia s'enhardissait mais manquait cruellement de fluidité dans les enchainements pour réussir à inquiéter un Costil qui passait un après-midi paisible, mise à part une frappe de Bruno qu'il capta sans souci. Néanmoins, à l'orée du dernier quart d'heure, Rennes baissa un peu son intensité, les joueurs se faisant tancer par Philippe Montanier, dont clairement la patte se fait sentir petit à petit sur cette équipe, alors que la saison a été jusqu'à présent chaotique. 

Le Stade rennais devient de plus en plus joueur, techniquement fiable et collectivement huilé, tout ce que l'entraîneur avait déjà réussi avec la Real Sociedad, et ce pour quoi il a été engagé par les décideurs du club breton. Alors qu'il reste 7 matchs pour tenter de terminer dans le Top 10, l'objectif de cette équipe sera la coupe de France et une demi-finale face à Angers. Avant peut être de devenir un trouble-fête lors du prochain exercice.