Son visage, vous l'avez sûrement vu ces derniers jours, c'est l'un des transferts les plus chers du mercato. Dans les vidéos de présentation du PSG, son nouveau club, il affiche un grand sourire. Pourtant, il y a cette gravité qui ne le quitte pas. Avec son physique athlétique, ses larges épaules, Illia Zabarnyi répond présent quand il joue à son poste de défenseur.
Si son corps est à Paris ou, ce vendredi 5 septembre, en Pologne, son esprit, quant à lui, est en Ukraine. Là où vit toujours sa famille, en banlieue de Kiev, où il est né il y a 23 ans. Il pense à elle, mais aussi à tous ses compatriotes, à la peur qu'ils ressentent au quotidien à cause de la guerre. Alors, dès qu'il le peut, avant un match, il passe un message en conférence de presse.
"C'est très important de montrer à la population que nous sommes avec elle alors que le pays est en guerre, de lui apporter des choses positives. On veut faire voir qu'on est très motivé et qu'on leur transmet toute cette motivation", a-t-il lancé avant une rencontre. Le bruit des sirènes, des frappes, Illia Zabarnyi connaît malgré la vie de footballeur professionnel.
Quand la Russie attaque en février 2022, le défenseur ukrainien est encore chez lui, puisqu'il joue au Dynamo Kiev, et se pose la question "dois-je m'engager dans l'armée", comme certains de ses amis, ou poursuivre sa carrière ?
Moins d'un an après, un nouveau dilemme se présente face à lui. Le club anglais de Bournemouth le recrute alors, cette fois, il faut quitter le pays. Comme une promesse à lui-même, il décide d'utiliser sa notoriété pour ouvrir un peu plus les fenêtres sur l'Ukraine. Pour cela, il poste très régulièrement des vidéos, des images de guerre.
Grâce à son salaire, il fait des dons à l'armée, à des associations, à des familles aussi, notamment celles de supporters morts au combat. Quant à l'ennemi, il ne mâche pas ses mots. Cette phrase "la Russie est en état terroriste", il l'ajoute de façon quasi systématique à ses publications sur ses réseaux sociaux.
Pourtant, au Paris Saint-Germain, il va bien devoir partager le ballon et composer avec un joueur russe. Matveï Safonov, l'un des gardiens, arrivé à l'été 2024 dans le club français.
Un média ukrainien lui a posé la question, il y a quelques jours, sur le fait de jouer avec lui. Illia Zabarny répète alors que les Russes sont des agresseurs, qu'il n'a aucun lien avec aucun d'entre eux mais d'un autre côté qu'il est bien obligé de rassurer son nouvel employeur. "Concernant mon coéquipier, je dois interagir avec lui de façon professionnelle dans le cadre des entraînements. Je remplirai mes engagements avec le club", avait-il déclaré.
Respecter ses engagements, mais tout en conservant sa liberté de parole, son arme à lui. Défenseur, il ne l'est pas que sur le terrain.
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