L'opération "Sport féminin toujours", débute, lundi 30 janvier, jusqu'au vendredi 5 février. Elle doit permettre de médiatiser les thématiques liées à la pratique féminine du sport. Dans le cas du football, de nombreuses joueuses affirment que l'expression "football féminin" ne doit pas être utilisée, puisque cette discipline n'existe pas.
Interrogée par RTL en 2019, la linguiste Alpheratz expliquait que parler de "football féminin" revenait à hiérarchiser et à le présenter comme une sous-catégorie du football en général. Ainsi, lorsqu'on parle de foot, joué par des hommes, il s'agit de la catégorie de sport "universel", alors que sa version "féminine" serait un "sous-sport".
"On restreint donc les activités des femmes dans des sous-catégories pour que jamais cela ne devienne représentatif de l’ensemble d’une nation ou d’une pensée humaine", détaillait la linguiste. Selon elle, l'expression "football féminin" souligne cette hiérarchie et tend à dévaloriser ce sport. Puisque le football joué par des femmes ne s'appuie sur aucune différence biologique, la linguiste argumente qu'il s'agit d'une différence sociale.
Des joueuses de foot professionnelles remettent aussi en question l'utilisation de l'expression "football féminin", comme l'ancienne footballeuse Mélissa Plaza. Dans une interview donnée au média Brut en 2019, elle affirmait qu'aucune différence ne devait être faite.
"C'est exactement les mêmes règles, la même taille de ballon, la même taille de terrain, la même taille de buts, le même nombre de minutes jouées par match", énumérait-elle. Pour l'ex-joueuse professionnelle, l'expression "foot féminin" sous-entend que "le standard, la norme, ça reste les hommes et que le foot féminin ne serait qu'une sous-discipline".
En 2023, se tiendra la Coupe du monde féminine de football, tandis que l'Euro 2022 féminin a eu lieu en juillet 2022. Pour ces deux rendez-vous de sport, les compétitions ont été qualifiées de "féminine" et non pas le football.
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