Au lendemain de sa démission de la Fédération française de football, Noël Le Graët n'a pas l'intention de se taire. L'ancien homme fort du foot français dénonce dans un entretien accordé au journal Le Monde "une cabale politico-médiatique" et charge la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, qu'il accuse d'avoir fait de son cas une affaire personnelle et contre laquelle il va porter plainte pour manipulation des informations. Invitée de RTL ce mercredi 1er mars, Amélie Oudéa-Castéra lui répond pour la première fois.
Interrogée sur la démission de Noël Le Graët, la ministre estime que "cette décision s'imposait, c'est bien qu'il l'ait prise". Elle trouve cependant "affligeant", la contre-attaque de l'ancien dirigeant à son égard. "Je n'ai jamais insulté personne. Je suis restée polie. Je ne l'ai jamais accusé de harcèlement (..) C'est la qualification prononcée par le procureur quand il décide d'ouvrir cette enquête", se défend-elle. "Cette stratégie de défense ne dupe pas grand-monde", poursuit-elle. "Je pense que nous avons fait un travail très approfondi et je ne laisserai pas dénigrer le travail qui a été fait".
Amélie Oudéa-Castéra se défend d'avoir déformé les conclusions de l'audit sur la FFF réalisé par l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) qui a précipité le départ de Noël Le Graët. "J'ai restitué les propos qui ont été écrits dans la synthèse du rapport. La mission évoque des propos et des SMS émanant bien de Mr Le Graët, ambigus pour certains, à caractère clairement sexuel pour d'autres", explique-t-elle. "C'est un travail de signalement au procureur, sans qualifier nous-même les faits, puisqu'il ne nous appartient pas de le faire. C'est le procureur qui le 16 janvier a décidé qu'il y avait matière à ouvrir une enquête", poursuit-elle.
"De quoi on parle ? On parle d'une série de déclarations publiques dont les Français eux-mêmes ont été témoins. D'une série de dysfonctionnements dans la fédération, dont les événements les plus récents le montrent. Le caractère inapproprié de son attitude avec les femmes est établi par un certain nombre d'auditions et de propos qui ont été restitués dans les médias. Clairement, avec ce certain nombre de choses, il est évident qu'il n'avait plus la légitimité nécessaire pour représenter et administrer cette fédération", résume Amélie Oudéa-Castéra.