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Football : graves incidents à Nice, deux joueurs en arrêt maladie et un dirigeant "très chahuté" après avoir été pris à partie par des supporters

Après une sixième défaite d'affilée de l'OGC Nice, Jérémie Boga, Terem Moffi et Florian Maurice ont été pris à partie physiquement par leurs propres supporters devant le centre d'entraînement, dans la nuit de dimanche 30 novembre à lundi 1er décembre.

Terem Moffi - ici le 27 novembre 2025 à Porto - a été pris à partie par les supporters niçois, le 30 novembre 2025.

Crédit : SERGIO MENDES / NurPhoto via AFP

Football : incidents à Nice, deux joueurs et un dirigeant pris à partie par des supporters

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Michaël Lefebvre & AFP - édité par Gabriel Joly

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Chaos sur la French Riviera. Tard ce dimanche 30 novembre, des supporters s'en sont pris violemment à deux joueurs - qui ont porté plainte contre X et sont en arrêt maladie - et un dirigeant de l'OGC Nice après la sixième défaite du club d'affilée, concédée sur le terrain de Lorient en Ligue 1 quelques heures plus tôt (1-3). Vers 23h15, les Aiglons étaient donc attendus au centre d'entraînement par 400 personnes en colère à leur retour et la soirée a vite dégénéré en coups et en violences.

Les fans ont barré le passage du car puis ont allumé des fumigènes et entonné des chants hostiles. Un de leurs représentants a été autorisé à monter à bord du car pour discuter, raconte à l'AFP Maxime Bacquié, journaliste d'Ici Azur, seul reporter présent sur place.

Parmi les premiers à en sortir, le directeur sportif Florian Maurice, jugé responsable du recrutement défaillant de l'été dernier, a été "très chahuté", d'après lui. Il a dû être "exfiltré, hagard", par le service de sécurité.

Comme l'international français Jonathan Clauss, l'Ivoirien Jérémie Boga et le Nigérian Terem Moffi auraient reçu plusieurs coups, dont certains à l'entrejambe, en plus des insultes et des crachats. Ils auraient été ciblés en raison d'une attitude jugée désinvolte après les derniers matchs, en dépit de la crise sportive. Résultat, ils se sont vus prescrire respectivement une semaine et cinq jours d'interruption temporaire de travail (ITT) et ils ont porté plainte contre X.

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"Ces violences physiques sont intolérables", a réagi lundi soir dans un communiqué l'UNFP, le syndicat des joueurs, indiquant avoir "immédiatement pris contact" avec Boga et Moffi. "Face à ces violences et aux plaintes déposées, notre syndicat se réserve le droit de se constituer partie civile", a-t-il ajouté.

Le club "comprend la frustration" mais "condamne"

Pendant ce laps de temps d'environ 45 minutes, l'entraîneur Frank Haise - qui a proposé à ses dirigeants d’être "le fusible" ou "l’électrochoc" ces derniers jours, répétant néanmoins ne pas vouloir démissionner - discutait de la situation avec certains fans moins excités, à l'écart de la mêlée.

Sur les réseaux sociaux, des personnes présentes dimanche soir au centre d'entraînement des Aiglons démentent formellement une telle poussée de violences, tandis que d'autres la minimisent.

Dans un communiqué lundi soir, le club a réagi en disant "comprendre la frustration générée par la succession de contre-performances", mais "condamne" et "trouve inacceptables les débordements" qui en découlent. L'OGC Nice indique également apporter tout son soutien aux membres du club pris à partie. Le président Fabrice Bocquet n'était pas sur place.

Reprise de l'entraînement mercredi

Plusieurs incidents ont déjà impliqué des supporters niçois ces dernières saisons. En août 2021, le match Nice-Marseille avait dû être arrêté, des ultras de la Tribune Populaire Sud étant descendus sur la pelouse pour en découdre avec les joueurs de l'OM, notamment Dimitri Payet, précédemment touché par une bouteille jetée des gradins.

En mai de cette même année, un chant insultant envers l'ancien attaquant argentin de Nantes Emiliano Sala, décédé en 2019, avait également été unanimement condamné. Début 2025, encore contre Marseille, cette même tribune avait exhibé une banderole jugée "raciste et injurieuse" par l'OM et la Ligue. Le club avait dit s'y être opposé sans succès. La tribune avait été fermée trois matches.

Mi-octobre, lors du match Nice-Lyon, la classe politique locale avait en revanche globalement apporté son soutien aux Ultras de la même tribune après l'interruption momentanée du match à cause de chants anti-Daech jugés homophobes.

Dimanche, Nice (10e) recevra Angers (12e). Après deux jours de repos, l'équipe, qui est actuellement dernière de la poule de 36 clubs en Ligue Europa, doit reprendre l'entraînement mercredi.

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