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Thauvin, Sage... Les quatre hommes forts du RC Lens, nouveau leader de Ligue 1

Victorieux à Angers, les Sang et Or ont profité des faux pas du PSG et de l'OM pour prendre seuls les commandes du championnat, dimanche 30 novembre. Une première pour le club artésien depuis 21 ans.

Florian Thauvin, Florian Sotoca et Odsonne Édouard, lors de la victoire de Lens à Angers en Ligue 1, le 30 novembre 2025.

Crédit : JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

"On va aller au bout" : le rêve éveillé du RC Lens, leader de Ligue 1 pour la première fois depuis 21 ans

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Gabriel Joly

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Les fers de Lens du groupe artésien. Grâce à leur victoire hargneuse glanée à Angers (2-1), les Lensois ont pris la tête de la Ligue 1 dimanche 30 novembre à l'issue de la 14e journée, profitant de la défaite du Paris Saint-Germain sur la pelouse de Monaco (0-1) et du nul frustrant de l'Olympique de Marseille face à Toulouse samedi (2-2).

Une belle manière de dépoussiérer les statistiques : il fallait remonter à août 2004 pour voir les Sang et Or occuper la première place du championnat. Avec deux rencontres à venir à Nantes et contre Nice, deux adversaires assez mal en points en cette fin d'année, on peut même imaginer le RC Lens finir champion d'automne.

Mais derrière un collectif bien rôdé, qui sont les quatre grands artisans de ce début de saison canon des hommes du bassin minier ?

Florian Thauvin, la renaissance du champion du monde

Son retour en France, quatre ans après avoir quitté l'OM, avait suscité beaucoup d'excitation chez les fans, de Lens et d'ailleurs. Dès son entrée en jeu lors de la 1re journée contre Lyon (défaite 0-1), on avait d'ailleurs senti la fougue et la capacité du champion du monde 2018 à changer le destin artésien, par ses dribbles et son abattage notamment.

Si les buteurs Odsonne Édouard et Wesley Saïd comptent une réalisation de plus que lui au compteur (cinq chacun), c'est "Flotov" qui a offert ce précieux succès en terres angevines avec un doublé, d'une frappe limpide et d'un tir contré un peu plus chanceux. De quoi sortir son équipe d'un mauvais pas, faute de réalisme, et surtout retrouver le chemin des filets après cinq rencontres sans marquer.

"Pour être honnête, il a un peu souffert sur les derniers matches... Ça récompense tous les efforts depuis le début de saison", s'est réjouit son coéquipier Adrien Thomasson, le meilleur passeur du club (5 offrandes), après la rencontre.

Avec son numéro 10, celui qui est arrivé de Serie A à l'issue d'un passage réussi à l'Udinese a même convaincu Didier Deschamps, qui l'a rappelé en équipe de France pour la première fois depuis 2019. L'occasion de lui permettre de s'offrir un but contre l'Azerbaïdjan à l'automne (3-0). Autrement dit, l'ailier français - revenu dans l'Hexagone pour "kiffer" - a un objectif clair pour lui permettre de continuer de briller avec Lens : le Mondial en Amérique.

Pierre Sage, le coach au passé de formateur

Dans le Pas-de-Calais, l'impulsion sur le terrain est donnée à merveille par l'entraîneur, Pierre Sage. Viré en janvier par John Textor du côté de l'Olympique lyonnais, le coach de 46 ans arrivé à l'été est en train de prouver qu'il ne doit pas sa folle remontée de début 2024 au hasard avec les Gones (passé de lanterne rouge à qualifié en Ligue Europa en six mois, du jamais-vu).

"Vous n'avez pas une équipe première sans un grand entraîneur et tout un staff. On aborde super bien nos semaines. On revoit nos principes chaque fois. C'est un coach qui prépare hyper bien ses matches, c'est un grand travailleur, il passe énormément de temps au club avec son staff et on sait ce qu'on doit faire sur le terrain", a d'ailleurs salué Thauvin dimanche.

Avec un management centré sur l'humain et un aspect pédagogue hérité de ses années comme formateur à l'OL, le Jurassien, qui peut aussi compter sur son staff incarné par l'adjoint Jamal Alioui, colle parfaitement aux valeurs du RC Lens, que Franck Haise incarnait avant lui. "On ne pensait pas être là à ce moment-là", a-t-il reconnu après Angers, avouant que les 31 points atteints par son équipe était "l'objectif qu'on s'était fixé quasiment pour février-mars".

"Maintenant, la vérité s'écrira dans le temps et vous connaissez comme moi la fable du lièvre et de la tortue, donc méfions-nous (...) On va viser de continuer dans notre progression, de mieux gérer encore nos matchs pour éviter d'avoir le sentiment, à la fin, que tout est dur pendant 10 ou 12 minutes", a encore souligné le coach, aussi perfectionniste que réaliste, et résolument tourné vers l'idée d'un football offensif pour offrir du spectacle aux supporters.

Malang Sarr, le roc en défense

Lui était déjà présent l'an dernier sous la houlette de Will Still, mais semble être un tout nouveau joueur. Malang Sarr, défenseur central de 26 ans, est l'homme fort de l'arrière-garde des Sang et Or, et il va être amené à toujours plus s'affirmer après la grave blessure, une fracture du tibia-péroné - de son compère Jonathan Gradit vendredi à l'entraînement.

Parmi ceux qui ont pris part à au moins 10 rencontres avec Lens depuis août, l'ancienne révélation de Nice, qui s'est ensuite perdue à Chelsea, puis en prêt à Porto et Monaco, est le joueur qui compte le meilleur ratio de points par match (2,38, à égalité avec le milieu Mamadou Sangaré).

"Il a confirmé les dispositions qu’il a mises sur la table dès les premières séances. Pour un joueur qui voulait partir, c’était très surprenant d’afficher ce niveau d’engagement et de performance. On voit quand il joue et on voit aussi quand il ne joue pas… Il démontre ainsi toute l’importance qu’il a", reconnaissait justement Sage, qui l'avait sanctionné pour un retard en ne le faisant pas jouer début novembre contre un faible Metz. Résultat : une défaite surprise (0-2).

Ce retour au meilleur niveau est une belle revanche pour le Franco-sénégalais, devenu leader de la co-meilleure défense de Ligue 1 (12 buts concédés comme le PSG) alors qu'il n'était que le cinquième choix il y a quelques mois dans ce secteur de l'effectif.

Jean-Louis Leca, le bâtisseur du groupe

Passé de gardien remplaçant, à coordinateur puis directeur sportif en mai dernier, le Corse de 40 ans a réussi sa transition au sein de la formation lensoise. "Tout est allé très très vite. Mais c’est peut-être l’histoire entre moi et ce club. Quand je suis arrivé en 2018, il fallait recréer une dynamique, il fallait redonner de la confiance à tout le monde et c’était tout aussi difficile qu’aujourd’hui. Mais ça me caractérise bien", racontait-il en juin, après avoir appris du président Joseph Oughourlian lors d'un voyage en Albanie pour l'Euro U17 qu'il allait changer de poste.

C'est lui qui est à l'origine du recrutement de nombreux joueurs cadres cette saison, du portier des Espoirs Robin Risser - à qui il a d'ailleurs conseillé le bon côté pour sortir un pénalty d'Ansu Fati à Monaco (4-1) -, à Odsonne Édouard, en passant par le latéral travailleur Matthieu Udol ou encore donc Thauvin. Autant de paris réalisés à des prix malins, dans un contexte où le club doit se serrer la ceinture après de gros investissements réalisés ces dernières saisons.

Avec ce groupe, Lens peut désormais rêver d'aller encore plus loin. Pour cela, il existe un bon présage afin d'espérer imiter la génération 1998, la seule du club championne en Ligue 1 : les deux dernières saisons où le PSG n'était pas en tête du championnat après la 14e journée, il a perdu le titre.

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