L'affaire du baiser forcé continue de secouer le football espagnol. La majorité des joueuses ibériques ont maintenu leur grève lundi 19 septembre, et ont réaffirmé leur volonté de ne pas rejoindre leur sélection nationale pour le moment. Elles semblent donc déterminées à ne pas participer aux deux prochains matches de la "Roja", face à la Suède vendredi et la Suisse la semaine prochaine en Ligue des Nations, un tournoi qualificatif pour les Jeux olympiques de Paris 2024.
Ce mouvement a été déclenché suite au baiser forcé de l'ancien président de la Fédération espagnole de foot Luis Rubiales sur Jenni Hermoso, dans la foulée de la victoire en finale de la Coupe du monde féminine à la fin du mois d'août. L'affaire a provoqué un tollé international et poussé Rubiales à la démission, après des jours d'une intense polémique. Une nouvelle sélectionneuse, Montse Tomé, a également été nommée à la place de Jorge Vilda, dont les méthodes étaient critiquées depuis des années par les joueuses.
Mais les championnes du monde espagnoles réclament des changements bien plus larges. Vendredi, quinze des 23 championnes du monde espagnoles avaient annoncé ne pas vouloir revenir en sélection, demandant une refonte totale des instances du foot espagnol. Elles ont pourtant été appelées lundi pour les prochains matches de Ligue des nations par la nouvelle sélectionneuse Montse Tomé. Cette dernière a toutefois laissé de côté Jenni Hermoso pour "la protéger". Selon la presse espagnole, cette annonce aurait surpris les joueuses, qui considéraient avoir été assez claires.
Alexia Putellas, double Ballon d'Or et star du FC Barcelone, a publié un communiqué lundi dans la soirée pour répéter la position des joueuses espagnoles. Elles y affirment une nouvelle fois leur "volonté de ne pas être convoquées", estimant que la Fédération n'était "pas en mesure d'exiger leur présence". "Nous regrettons une nouvelle fois que notre fédération nous place dans une position que nous n'avons jamais souhaitée occuper", concluent-elles, sans préciser le nombre ni le nom des signataires.
Jenni Hermoso a ensuite publié un communiqué sur X, dans la nuit de lundi à mardi, pour exprimer son soutien à ses coéquipières. "Les joueuses sont très claires sur le fait qu'il s'agit d'une autre stratégie de division et de manipulation pour nous intimider et nous menacer de répercussions juridiques et de sanctions économiques", a déclaré la joueuse du club mexicain de Pachuca.
"Je tiens à exprimer tout mon soutien à mes coéquipières qui, aujourd'hui, ont été surprises et obligées de réagir à une nouvelle situation malheureuse, provoquée par les personnes qui continuent aujourd'hui à prendre des décisions au sein de la Fédération", a encore déclaré Hermoso. Les joueuses de l'équipe d'Espagne sont convoquées à Madrid ce mardi 19 septembre. Si elles ne se présentent pas, elles risquent de lourdes amendes et de deux à quinze ans de suspension de leur licence de la fédération.