En mission "jusqu'à la fin de la saison" : avec Claude Puel, l'OGC Nice tente de remonter le temps pour se sortir de la crise

Jean-Pierre Rivère de retour comme président, Claude Puel comme entraîneur... C'est à se demander si l'OGC Nice ne va pas tirer Hatem Ben Arfa de sa retraite pour enrayer définitivement la crise. Sur une série de neuf défaites toutes compétitions confondues jusqu'à sa victoire étriquée contre Saint-Étienne (2-1, L2) en Coupe de France avant la trêve, la formation azuréenne s'est séparée de son coach Franck Haise, ce dimanche 28 décembre.

"On est arrivé à la conclusion qu'il faut que le chemin s'arrête avec Franck Haise. Ça s'est fait de façon humaine, très franche et dans l'intérêt du club. Il y a ensuite eu plusieurs jours de négociation avec son agent", a révélé Jean-Pierre Rivère, lundi lors de la conférence de présentation de Claude Puel. Déjà passé par le club de 2012 à 2016, ce dernier a été nommé "jusqu'à la fin de la saison", comme annoncé dans un communiqué.

"En une journée et demie, on s'est demandé qui pouvait être le bon interlocuteur. J'ai donc appelé Claude. J'ai trouvé quelqu'un qui a été rapide dans sa réflexion et qui a fait beaucoup d'efforts sur plusieurs sujets. Ce challenge n'est simple pour personne et le timing était serré. Il est l'entraîneur parfait pour ce genre de challenge, celui qu'il faut pour cette mission du maintien", a ajouté le dirigeant du 13e de Ligue 1.

Secondé d'un autre ancien de la maison en la personne de Maurice Cohen, Jean-Pierre Rivère - pourtant engagé avec Éric Ciotti pour les municipales à Nice - était redevenu président de l'OGCN le 19 décembre dernier pour "assurer la continuité et d’insuffler une nouvelle impulsion", après le départ de Fabrice Bocquet en accord avec l'actionnaire, INEOS.

Rivère-Puel, les différends mis de côté ?

"Je n'ai pas manqué de sollicitations mais je n'étais pas en manque. Pourquoi [signer seulement] six mois ? Car on est là pour une mission. J'aurais pu essayer de glaner une année de plus, mais je ne sais pas si je voudrais continuer. J'ai atteint une certaine liberté, je fais les choses par passion pas pour les années de contrat et les salaires qui vont avec", a justifié un Claude Puel "pas carriériste" au sujet de son nouveau contrat, alors qu'il n'a plus été en poste depuis son licenciement de Saint-Étienne, fin 2021.

Le retour de celui qui est aussi passé par le banc de l'AS Monaco, Lille, de Lyon, mais également de Leicester et de Southampton outre-Manche, est d'autant plus surprenant qu'il était parti en mauvais terme avec Jean-Pierre Rivère, malgré deux quatrièmes places en 2013 et 2016. Le dirigeant reprochait notamment à son manager de s'enfermer dans ses choix en continuant d'aligner ses deux fils Grégoire et Paulin.

Se recroiser à Monaco nous a permis d'éclaircir le passé

Jean-Pierre Rivère

"On a eu quelques petits accrochages qui peuvent arriver en famille. Quand je suis parti du club, j'avais besoin de souffler car ça avait été très costaud ces quatre ans, avec beaucoup de travail, j'avais en charge tout le sportif du club. J'étais fatigué, c'était la première des raisons. On s'est recroisés à Monaco il y a quelques mois, on a parlé pendant un moment. Il y a du respect. Ça n'empêche pas qu'il y ait des tensions comme dans n'importe quel couple", a balayé le Castrais de naissance, questionné sur la viabilité de leur relation dans cette situation niçoise déjà électrique.

"Si on est là aujourd'hui, c'est qu'il n'y pas d'histoire, sinon on ne se lance pas dans une aventure pareille. Quand on s'est appelés ces dernières heures, ça a été une évidence pour nous. Se recroiser à Monaco nous a permis d'éclaircir le passé", a confirmé "JPR".

"Effectif bancal" et malaise avec les supporters

Pour l'heure, l'objectif de Claude Puel sera de ramener de la sérénité au Gym, alors que la crise a débordé des terrains, avec des incidents fin novembre durant lesquels des supporters s'en étaient pris physiquement aux joueurs, au staff de Franck Haise - quatrième de L1 la saison passé - et à la direction.

Des plaintes ont été déposées par des joueurs, ainsi que par le club contre X, et une enquête a été ouverte pour "violences aggravées, participation à un groupement préparant des violences ou dégradations et non-empêchement d'un délit contre l'intégrité corporelle". Terem Moffi et Jérémie Boga, visés par les heurts, ont été en arrêt de travail.

"Je sais que les supporters sont très exigeants et qu'ils peuvent le manifester durement. On peut croire que les joueurs ne donnent pas tout, ne mouillent pas assez le maillot. Mais pour moi ça n'existe pas. C'est seulement qu'ils ont perdu de la confiance et une certaine légèreté, ils sont lourds dans leur expression, dans leur physique. Il faut être derrière eux. On a besoin de cohésion", a demandé Claude Puel lundi.

Cela s'annonce néanmoins ardu, au vu de "l'effectif bancal" de l'OGCN, dixit le tacticien tricolore, entre joueurs partis à la CAN et blessés. "Éloignons-nous d'abord de la zone dangereuse. On compte 19 joueurs cet après-midi à l'entraînement, dont sept jeunes. Il faudra trouver les solutions", a-t-il ajouté, promettant de se servir des deux derniers matchs de Ligue Europa, où Nice figure à la 36e et dernière place, en janvier, pour "donner du temps de jeu à certains joueurs et les voir passer des paliers".

Dès samedi à 19 heures, il tentera de mettre fin aux six défaites consécutives des siens en championnat, avec la réception de Strasbourg. Après tout, les Alsaciens n'étaient qu'en troisième division à l'époque du premier passage de Claude Puel sur la Riviera, alors pourquoi ne pas y croire.

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