"Avec ces bleus, il va se passer quelque chose." Voilà ce que dit ce matin l'ancien sélectionneur de l'équipe de France, Aimé Jacquet, dans les colonnes du Parisien aujourd'hui en France. Ce n'est pas rien, en 1998 il était l'un des rares à y croire. "Ils ont tout pour se hisser, au minimum dans le dernier carré, et peut-être même viser le titre".
Aimé Jacquet est ultra confiant, bien plus en tout cas que la majorité des Français. Selon un sondage IPSOS que publie Le Parisien seuls 21% des Français pensent que la France peut remporter cette Coupe du Monde. Et quand on interroge l'ensemble des nations qui participent à la compétition, c'est encore moins.
Les Bleus font figure d'outsiders : à peine 4% des personnes interrogées les voient gagner. Loin, très loin devant, l’Allemagne est favorite pour 23% des sondés. Arrivent ensuite le Brésil, l’Espagne, l'Argentine et puis donc la France.
Outsiders c'est aussi le mot qui revient ce matin dans L’Équipe. Le quotidien sportif a interrogé 32 grands anciens joueurs - un par pays. Seuls 4 voient la France championne du monde. 23 la voient aller jusqu'en demi-finales. "C'est une très bonne équipe, l'une des plus belles du tournoi", dit l'ancien gardien australien Mark Bosnich. "Mais attention prévient le Sénégalais El Hadji Diouf, elle a un défaut : sa jeunesse".
L'équipe de France est en effet, rappelle le journal la deuxième équipe la plus jeune du tournoi, juste derrière le Nigeria. Cela pourrait poser un problème en demies ou en finale, précise l'ancien défenseur japonais Mi Yamoto.
Le magazine Forbes, version française, publie le classement des joueurs les plus bankable. Parmi les Français, Antoine Griezmann est le numéro 1. "Son profil de jeune premier et ses capacités footballistiques lui ont permis de remplacer Zidane dans le cœur des Français".
Griezmann, c'est aujourd'hui 28 millions de followers sur les réseaux sociaux, un véritable atout aux yeux des marques qui, comme Gilette ou encore Puma, l'ont recruté. Au niveau mondial, pas d'autres Français dans ce classement. Le trio Ronaldo-Messi-Neymar domine.
La folie foot s'empare peu à peu de toute la presse. Cette Coupe du Monde fait même la Une de Télérama. "Coupe du monde, la communion des peuples ?", interroge le magazine.
Ce numéro comprend notamment une interview du sociologue Nicolas Hourcade, qui évoque les supporters français. Selon lui, la demi-finale de la Coupe du monde 1982 entre la France et l’Allemagne, à Séville, a marqué un vrai tournant.
Depuis ce match extraordinaire, largement suivi par la population, l’équipe de France de football est devenu un élément culturel important pour les Français. Il y a beaucoup d’attente à chaque grand tournoi international. Quand les résultats sportifs sont bons, l’engouement est extrêmement fort et peut engendrer des délires interprétatifs comme en 98. Inversement, quand l’équipe de France ne tient pas ses promesses comme lors du Mondial sud-africain en 2010, la déception est immense et l’importance accordée à une grève des joueurs est parfois démesurée.
Le spécialiste distingue deux types de supporters : ceux qui suivent l’actualité du football au quotidien, qui ont un club préféré, et ceux qui se mobilisent uniquement pour les grandes compétitions internationales, les "footix" comme on les appelle. C'est ainsi que les ultra-fans désignent les gens qui fréquentent le stade occasionnellement.
Une interview de Laurent Blanc est à lire dans Le Monde, l'ancien défenseur y livre l'un des secrets, peut-être, de cette fameuse équipe de 1998 - l'une des recettes du succès. "Tout n'a pas été rose, oui, confie-t-il aujourd'hui. Il y a eu des engueulades, des clashs, mais plus on s'engueulait, plus on s'aimait".