Coupe de France : pourquoi a-t-elle été créée en hommage à un soldat mort lors de la Première Guerre mondiale ?

Samedi 24 mai 2025, le Stade de Reims a rendez-vous avec le Paris Saint-Germain pour tenter de soulever une troisième Coupe de France, 67 ans après la dernière. Mais la tâche sera ardue, face à la meilleure équipe de l'Hexagone, encore en course en Ligue des Champions. 

Cette compétition mythique, qui réserve chaque année de nombreuses surprises, est née en hommage à un soldat mort pendant la Première Guerre mondiale. Il s'agit de Charles Simon qui était, depuis 1907, le président de l'ancêtre de la Fédération Française de Football.

Son meilleur ami s'appelle Henri Delaunay, un ancien arbitre qui a dû arrêter sa carrière à la suite d'un accident peu commun. il a reçu un ballon en pleine figure qui lui a cassé deux dents et lui a fait avaler son sifflet.

Les deux hommes ne sont pas amis pour rien. Car ils partagent une passion : le football anglais. Lors d'un voyage outre-Manche, ils découvrent la Cup, la Coupe d'Angleterre. Ils décident alors de créer une version française de cette compétition. Mais la guerre 14-18 va stopper net leur projet.

Une compétition qui a eu du mal à démarrer

D'autant que Charles Simon part se battre sur le front. Mais le 15 juin 1915, il y laisse sa vie. Henri Delaunay est dévasté et décide de lancer, en mémoire de son ami disparu, la Coupe de France.

Pour autant, c'était loin d'être facile. Car il a dû trouver des équipes pour y participer. Certaines refusent, comme le Red Star, prétextant l'indécence de jouer au football alors que des camarades meurent, tous les jours, sur le champ de bataille. D'autres, à cause de cette guerre, n'ont tout simplement pas assez de joueurs pour former une équipe de onze.

Mais Henri Delaunay n'est pas un homme qui abandonne. Pour mener à bien son projet, il décide d'inviter deux clubs venus d'Angleterre. Eh oui, la première Coupe de France aurait pu être remportée par un club britannique.

Le trophée, une copie depuis 1967

Ça ne sera, heureusement, pas le cas. Le 5 mai 1918, l'Olympique de Pantin est la première équipe à remporter cette compétition, face au FC Lyon, 3-0. Et à se voir remettre ce célèbre trophée en argent de 3,2 kilos, posé sur un socle en marbre blanc. Un trophée qu'Henri Delaunay a décidé de baptiser, évidemment, en mémoire de son ami : la Coupe Charles Simon. C'est, aujourd'hui encore, son nom.

Mais ce n'est plus la même coupe qui sera remise au vainqueur, ce samedi. C'est une réplique de l'originale, qui a pris sa retraite en 1967, après une carrière très agitée. En 1935, elle passe la nuit au poste de police avec ses vainqueurs, les joueurs de l'OM, qui se sont battus lors de la fête d'après-match. 

Cinq ans plus tard, elle est enterrée dans le Bois de Boulogne par le président du Racing Club de Paris, par peur que les Allemands qui arrivent dans Paris ne lui la prennent. 

Enfin, en 1943, ce sont les Marseillais, encore, qui s'illustrent en la prenant pour un ballon et se faisant des passes avec sur un quai de métro. Inutile de signaler qu'avant ça, les joueurs avaient bu du champagne dedans. Une tradition, ça se respecte.