Wimbledon : 4 traditions qui en font un tournoi de tennis à part

Lundi 1er juillet a débuté la 137e édition du tournoi de Wimbledon. Créé en 1877, il est le plus ancien tournoi de tennis au monde et l'un des derniers à être joué sur gazon. Il forme avec l'Open d'Australie, Roland-Garros et l'US Open, l'un des quatre tournois du Grand Chelem, les compétitions les plus prestigieuses dans le monde de la petite balle jaune.

William Renshaw, Björn Borg, Roger Federer sont les principaux joueurs masculins qui ont marqué l'histoire du tournoi. William Renshaw détient le record du plus grand nombre de titres consécutifs en simple, il en a gagné six d'affilée. Björn Borg et Roger Federer se sont arrêtés à cinq. Chez les femmes, on retient les noms d'Helen Wills, de Martina Navrátilová, qui a gagné neuf fois Wimbledon dont six titres consécutifs, ou encore celui de Suzanne Lenglen. 

Son histoire et ses traditions font de Wimbledon une compétition à part dans le calendrier des tournois du Grand Chelem. Tour d'horizon de ces particularités qui rendent ce tournoi mythique et intemporel. 

1 - Le "Public Ballot" et "the Queue"

Afin de pouvoir assister aux matches sur le fameux gazon londonien, les spectateurs doivent se confronter au "Public Ballot". Il s'agit d'un immense tirage au sort qui attribue les billets pour la compétition. Quand ils s'inscrivent aux mois de septembre et d'octobre, les participants ne peuvent pas choisir spécifiquement la date ou le court puisque ces derniers sont désignés aléatoirement. Ce système, mis en place à partir de 1924, vise à être le plus équitable possible dans l'attribution des billets pour le tournoi. 

Pour les malchanceux qui n'auraient pas été tirés au sort, il reste encore une possibilité d'obtenir le Graal mais cette option demande un peu plus d'investissement. Chaque jour depuis Wimbledon Park, se met en place "the Queue", une longue file d'attente qui permet d'acheter des billets pour les courts principaux au jour le jour. 500 places pour le Centre Court, le No.1 Court et le No.2 Court sont ainsi mises en vente quotidiennement. 

La file d'attente commence souvent le veille au soir et peut durer plusieurs dizaines d'heures. Il n'est donc pas étonnant de voir des tentes se monter et transformer Wimbledon Park en un grand camping. 

Les spectateurs sans billets se rendent souvent sur la "Aorangi Terrace", aussi appelée "Henman Hill" en référence à Tim Henman, un joueur de tennis britannique qui a évolué sur le circuit ATP pendant les années 1900 et 2000. Ils se rassemblent sur cette petite colline, située à proximité du No.1 Court, afin de suivre en direct les matchs sur un grand écran installé pour l'occasion. 

2 - La tenue blanche obligatoire

Depuis 1963, les joueurs et les joueuses doivent se présenter sur les courts de Wimbledon avec une tenue totalement blanche, de la tête aux pieds. L'objectif est de mettre sur un pied d'égalité tous les athlètes mais également de respecter les origines aristocratiques du tournoi. Au fil des décennies, l'uniforme blanc obligatoire est devenu l'un des symboles les plus emblématiques du tournoi londonien. 

Cette tradition obéit à une réglementation très précise. Roger Federer en a fait les frais en 2013 : les semelles de ses chaussures étaient oranges et non blanches comme le prescrit le règlement. La couleur est autorisée que si elle se situe sur les bords des vêtements et ne dépasse pas un centimètre de largeur. Les nuances de blanc sont également interdites. 

La règle s'étend même jusqu'aux sous-vêtements des joueurs. Les femmes sont tout de même autorisées à en porter de couleur unie et foncée, à condition qu'ils ne soient pas plus longs que leur short ou leur jupe. 

3 - Le "Royal Box"

Qui dit Grande-Bretagne, dit famille royale et le tournoi de Wimbledon ne fait pas exception. La princesse de Galles, Kate Middleton, préside notamment le All England Lawn Tennis and Croquet Club, le club privé qui organise le tournoi. Chaque année, elle remet le trophée au vainqueur de Wimbledon mais sa participation pour cette 137e édition semble, pour le moment, compromise en raison de son état de santé. 

Par ailleurs, depuis 1922, le Centre Court possède en son sein le "Royal Box", composé de 74 sièges. Comme son nom l'indique, il est réservé à la famille royale et à ses invités. Jusqu'en 2003, les joueurs qui entraient sur le court étaient obligés de s'incliner si un membre de la famille s'y trouvait. Cette obligation est toujours de mise en cas de présence du monarque ou du prince de Galles. 

4 - Les "strawberries and cream"

Les "strawberries and cream", ces fraises accompagnées de crème et de la boisson alcoolisée Pimm's, s'inscrivent également à la légende du tournoi. Cette tradition est née avec la création de Wimbledon. Les fraises sont toujours achetées au même maraîcher à l'est de Londres, dans le comté du Kent. 

Les spectateurs raffolent de cette tradition culinaire puisqu'ils consommeraient en moyenne près de 34 tonnes de fraises et 7.000 litres de crème lors de toute la durée du tournoi. Afin de s'assurer qu'il y ait assez de fraises, 100.000 plants sont plantés à la fin du mois de mars. Chaque matin du tournoi, elles sont livrées et inspectées afin que les meilleures soient servies aux spectateurs. 

La fin du "Sunday Off"

En vigueur depuis près de 150 ans, certaines traditions du tournoi de Wimbledon n'ont toutefois pas résisté à l'épreuve du temps. C'est le cas du "Sunday Off". Jusqu'en 2022, le dimanche entre les deux semaines de compétition était chômé, aucun match n'était joué. Wimbledon était alors le seul tournoi avec une journée de repos. 

Cette particularité est née suite à un arrangement entre les organisateurs et le voisinage qui souhaitaient avoir un jour de calme pendant la quinzaine. Ce dimanche sans match offrait également un peu de répit pour les pelouses qui avaient déjà bien souffert lors de la première semaine de la compétition. Il était suivi du "Crazy Monday", littéralement le lundi fou, durant lequel davantage de match étaient joués afin de compenser la journée perdue.  

Malgré certaines spécificités qui se sont perdues au fil du temps, les Britanniques ont réussi à créer et à faire perdurer l'image d'un tournoi à part dans le monde du tennis. Un tour de force dont ils sont coutumiers, même si le tennis a repris ses droits lors du "Middle Sunday" depuis 2022 désormais.

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