Le Français Romain Pillard et l’Espagnol Alex Pella sont impatients. Cela fait plusieurs semaines qu’ils attendent une fenêtre météo favorable. "C’est chose faite, nous allons enfin partir. Ce sera mardi 4 janvier en fin d’après-midi, le code vert est activé", explique Romain Pillard.
Les deux hommes vont donc pouvoir s’élancer à l’assaut de leur tour du monde à l’envers, c’est à dire d’Est en Ouest, avec une descente le long des côtes d’Amérique du Sud pour une remontée au large de l’Afrique. Au total, cela fera un parcours de 33.000 milles, soit 30% plus long que le Vendée Globe avec un record à battre : 122 jours, temps réalisé il y a 17 ans par Jean-Luc Van Den Heede en monocoque.
"Seuls cinq marins ont réussi cet exploit, souligne Romain Pillard. Le dernier à l’avoir tenté, c’est Yves Le Blévec en 2017. Mais il avait chaviré au large du cap Horn. Jean-Luc Van Den Heede y était parvenu, mais seulement à sa quatrième tentative. C’est tellement compliqué de naviguer contre les vents et les courants. Mais notre bateau est robuste".
C’est l'Américain Joshua Slocum qui fut le premier à réaliser ce tour du monde à l’envers. C’était en 1895 et il mit trois ans, deux mois et trois jours pour boucler son périple. Romain Pillard et Alex Pella espèrent mettre une centaine de jours à la barre de l’Ultime "Use It Again !", "car le but est aussi de battre le record de Jean-Luc".
"Use It Again" est un trimaran de 23 mètres construit en 2003 pour la tentative de record de tour du monde de Ellen McArthur. Mais il avait ensuit été laissé à l’abandon de 2011 à 2016 sur les quais de Brest. C’est en 2017 que le trimaran a été racheté et rénové pour que Romain Pillard puisse participer à la Route du Rhum 2018, où il terminera en 4e position de la catégorie Ultime.
Rénové en réutilisant un maximum de pièces existantes refaites à neuf, en réutilisant d’anciennes voiles et en installant des panneaux solaires reconditionnés avec des chutes de tissus d’airbags de voitures, le bateau a donc une seconde vie grâce à un esprit éco responsable.
Lors de ce défi, Romain Pillard espère enfin réaliser une première mondiale en créant une cartographie sonore de tous les océans, "car la pollution sonore est un véritable danger pour les animaux marins".
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