Il y a-t-il eu un bug aux championnats de France de natation ? Le doute est total après la finale du 200m libre qui a vu Yannick Agnel terminer à la troisième place alors qu'il semblait être en deuxième position, selon les images de la télévision. La polémique est d'autant plus grande que cette différence de classement l'empêche de défendre son titre olympique aux JO de 2016 à Rio de Janeiro, auxquels il pourrait tout de même participer via le relais français 4x100m nage libre.
La finale du 200m à Montpellier s'annonçait pourtant très belle. À 50 mètres de l'arrivée, Yannick Agnel faisait d'ailleurs la course en tête, mais c'est finalement Jérémy Stravius qui s'est très logiquement imposé. Derrière lui, les images de la télévision semblent alors montrer Yannick Agnel, dans le couloir n°6, toucher en premier la plaque d'arrivée qui permet de stopper les chronomètres. C'est pourtant Jordan Pothain, couloir n°5, qui est annoncé à la deuxième place. Yannick Agnel, lui, est déclaré troisième.
Bien que Jérémy Stravius (1:46.10) et Jordan Pothain (1:46.18) n'ont pas enregistré les temps requis pour se qualifier directement aux JO, les deux premières places offrent tout de même la possibilité de disputer un repêchage. En revanche, la troisième place n'offre rien.
Compte tenu des doutes de nombreux observateurs se fiant aux images de la télévision, l'incertitude sur le résultat final a nécessité la réunion d'un jury d'appel. Mais après des heures de délibération, les officiels ont fini par confirmer et officialiser la troisième place de Yannick Agnel. "Pour moi, je suis deuxième c'est assez clair. (...) Je trouve ça affligeant, il s'agit d'une qualification pour des Jeux olympiques. C'est éminemment grave. On a visionné les images sous toutes les coutures, sous l'eau, hors de l'eau... et je suis devant ! Pour moi, il n'y a pas de doute à avoir", s'insurge le nageur qui va déposer un recours devant le Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
Tard dans la soirée, un jury d'appel composé de membres de la Direction technique nationale (DTN) et de la Fédération a en effet confirmé le podium établi par le juge arbitre Denis Cadon et donc la 3e place d'Agnel. "Nous assumons nos responsabilités", a déclaré le président de la Fédération, Francis Luyce, qui a affirmé que l'utilisation de la vidéo n'était pas possible pour trancher le litige: "Le règlement précise que nous ne pouvons pas prendre en considération les images, que nous n'avons pas visionnées".