Tour de France : un changement de dates à cause du réchauffement climatique ?

La canicule qui touche l'Europe actuellement soulève une question sur le Tour de France. Est-ce que le réchauffement climatique va empêcher le Tour de se tenir en juillet ?

Les coureurs en souffrent indéniablement. Allongés au sol, ils ont ressenti jusqu'à 47 degrés entre Vulcania et Issoire, y compris à 1.000 mètres d'altitude. Les étapes à 35 degrés dans l'air nécessitent l'accompagnement de soignants tout du long. Transports de sels minéraux et "cooling"  ne suffisent pas toujours.

Le but est de garder une température corporelle tolérable, pas au-delà de 39 degrés, selon la directrice médicale du Tour, Florence Pommerie. Au-delà de 40 degrés, des signes d'hyperthermie peuvent être observés, tels que des vomissements, signe de problèmes au niveau du cerveau, ou des comportements liés à des troubles de la conscience. 

Pour remédier à cela, seule la ventilation extérieure fonctionne. Torse nu, le coureur est arrosé et ventilé pour faire progressivement baisser la température corporelle. Une équipe, Cofidis, utilise même des maillots thermo-régulés pour aider les coureurs à ne pas être en surchauffe, sauf que les températures augmentent plus vite que la technologie ne régule.

L'adaptation face aux contraintes imposées par le réchauffement climatique

Des horaires devront être aménagés, et des zones évitées par l'organisation si la tendance actuelle se confirme en 2024 ou 2025... Il pourrait ne plus y avoir de Tour dans certaines régions, selon André Bancalà, "monsieur route" qui prélève les températures trois fois par jour depuis 1999. Il constate qu'il y a 1,7 degrés en plus dans l'air qu'à ses débuts et dix degrés de plus au sol. L'organisation de la course pourrait décider de ne plus faire passer les athlètes par certaines parties du pays, comme dans les Pyrénées, en raison de l'état des routes.

Si la Grande Boucle 2024 n'est pour l'instant pas prévue en juin ou en septembre, la recherche est davantage concentrée sur les cols à l'ombre pour éviter que les coureurs et les spectateurs ne souffrent trop du réchauffement climatique, selon le directeur du Tour.

À voir, donc, comment évoluent les températures l'année prochaine ainsi qu'en 2025, bien que la tendance de long terme ne fasse aucun doute quant au réchauffement global que connaît notre planète.