Route du Rhum : victoire record d'Erwan Le Roux en Multi 50

Après les trimarans géants de la classe "Ultime" en début de semaine et la victoire express de Loïck Peyron, c'est au tour des "Multi50" (multicoques de 15m) d'arriver à Pointe-à-Pitre. Le premier d'entre eux s'offre même le luxe de battre le record de la traversée de la catégorie. En effet, Erwan Le Roux l'a emporté jeudi 13 novembre en 11 jours, 5 heures, 13 minutes et 55 secondes, battant pour l'occasion le temps record détenu depuis 2006 par Franck-Yves Escoffier, qui avait effectué la traversée de l'Atlantique en 11 jours, 17 heures, 28 minutes et 11 secondes.

Une ligne de plus au palmarès

À 40 ans, Erwan Le Roux, vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre (associé à Yann Eliès), s'affirme donc aujourd'hui comme l'un des ténors de la classe Multi50. Sixième en 2010 pour sa première participation à la Route du Rhum, le Morbihannais confirme sa constante progression et a inscrit jeudi en milieu de journée (heure locale) une ligne de plus à son palmarès déjà bien fourni, en pulvérisant de plus de 12 heures le temps en course entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre.

J'avais le bateau pour gagner, j'ai gagné, c'est formidable, mais ce fut plus compliqué que prévu

Erwan Le Roux

Mais les derniers milles furent éprouvants, car comme pour tous les autres concurrents, les vents deviennent capricieux lors du contournement de la Guadeloupe sous les reliefs montagneux qui bordent le nord du volcan de La Soufrière. Erwan Le Roux n'y a pas échappé pas et a terminé péniblement sa transat, à moins de 5 nœuds en direction de la ligne d'arrivée. "J'avais le bateau pour gagner, j'ai gagné, c'est formidable, mais ce fut plus compliqué que prévu. Heureusement, il y a cet accueil en Guadeloupe toujours aussi chaleureux", a déclaré le skipper à son arrivée au ponton d'honneur.

La deuxième place du classement "Multi50" devrait logiquement revenir à Lalou Roucayrol, sur "Arkéma Région Aquitaine". Pour sa quatrième participation, le skipper du Médoc est attendu entre six et huit heures après le vainqueur, après avoir pourtant longtemps tenu le leadership. Gilles Lamiré, sur "Rennes Métropole-Saint-Malo", devrait quant à lui compléter le podium, même si rien n'est joué car l'approche de l'arc antillais est toujours délicate avec des lignes de grains épars, comme autant de pièges pour les marins.

Encore 57 bateaux en mer

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Avec l'arrivée d'Erwan Le Roux, la huitième au scratch depuis Loïck Peyron, il est bon de rappeler qu'il reste tout de même 57 bateaux en mer. Si d'autres arrivées sont imminentes, comme celles des premiers Imoca et notamment de François Gabart sur "Macif", qui devrait en finir vendredi midi avec sa toute première Route du Rhum, la progression des autres monocoques vers la Guadeloupe au milieu de violents orages est particulièrement pénible.  

C'était l'enfer… Je n'ai jamais vu ça

Jérémie Beyou

"La nuit a été vraiment dantesque ! J'ai eu un grain orageux énorme et super violent, avec des éclairs partout. Il y avait 30 nœuds dessous. C'était l'enfer… Je n'ai jamais vu ça", a expliqué jeudi Jérémie Beyou à la vacation de la mi-journée. Le skipper de "Maître Coq" pointe toujours à la deuxième place du classement Imoca. Quant aux 32 rescapés de la "Class40" au large du Cap Vert, ils continuent d'en baver. Alex Pella, sur "TALES 2 Santander", est toujours en tête devant Kito de Pavant, sur "Otio-Bastide Medical". Pour la tête de course, il reste encore 1.200 milles à parcourir. Le dernier, Nicolas Thomas, sur "Guadeloupe Grand Large", étant encore à 2.600 milles de l'arrivée.

En Classe Rhum, la Française Anne Caseneuve et son trimara "ANEO" poursuit son cavalier seul en tête. Le vétéran, Sir Robin Knox Johnston, sur son monocoque de 18 mètres "Grey Power", pointe à la 5e place et ne perd pas son humour Britannique. "Quand j'ai fait la Route du Rhum en 1982 sur mon catamaran de 70 pieds Olympus 5, je pouvais empanner en 7 minutes. Maintenant, cela me prend 20 minutes. Peut être devrais-je naviguer sur un plus petit bateau pour les prochaines courses..."