À cause du cycle menstruel et des variations hormonales, les femmes sont traditionnellement considérées par le monde scientifique comme des versions plus compliquées que les hommes. Elles seraient "hormonales, émotionnelles, instables". C'est pour dénoncer et mettre fin à ce stéréotype patriarcal, hérité du XIXe siècle, que la chercheuse américaine en neurobiologie, Rebecca Shansky, a signé jeudi 30 mai une tribune dans la grande revue américaine, Science.
Le mythe que la chercheuse dénonce a conduit les scientifiques à presque exclusivement réaliser leurs expériences et leurs études, depuis un demi-siècle, sur des souris, des rats et des primates mâles, dont le cerveau était considéré comme une version normale du cerveau humain.
Pourtant, les souris mâles démontrent eux aussi des variations allant du simple au quintuple du taux de testostérone, selon qu'ils sont dominants ou pas. Mais cette variation était considérée comme "un non-problème", écrit la chercheuse.
Cela veut dire que, depuis des décennies, les laboratoires pharmaceutiques développent des médicaments dont on s'aperçoit ensuite qu'ils ne sont pas tout à fait adaptés aux femmes, en particulier pour les maladies mentales comme la dépression ou l'anxiété, qui touchent plus de femmes que d'hommes.
Un exemple fameux : le somnifère Ambien produisait plus d'effets indésirables chez les femmes que les hommes. "On s'est aperçu que les femmes devaient finalement prendre la moitié de la dose des hommes, car elles métabolisent le médicament différemment", a expliqué Rebecca Shansky. Le dosage a été changé en 2013.
Aujourd'hui, 20 ans après les débuts de la chercheuse dans les sciences, les temps changent. Un champ de recherche émergent concerne justement les différences entre sexes pour l'efficacité des traitements contre le cancer.
Depuis 2016, les fonds de recherche publics américains requièrent que les études financées prennent en compte le sexe comme variable biologique. "L'argent motive les gens assez efficacement, donc je pense que cela va améliorer les choses", prédit Rebecca Shansky.
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