Champion de tennis, chanteur à succès, coach charismatique, militant engagé et aujourd’hui chef de tribu au Cameroun, le parcours de Yannick Noah a les contours d’un roman initiatique. À travers les décennies, il a toujours su se réinventer en restant toujours fidèle à ses convictions et à ses racines.
Tout commence au Cameroun, à Yaoundé, dans les années 70. Le petit Yannick croise la route d’Arthur Ashe, immense tennisman afro-américain et militant discret des droits civiques. Ce jour-là, Ashe, avec qui il échange quelques balles, lui fait don de sa raquette et il lui transmet ainsi un rêve. À 11 ans, Noah, quitte tout pour rejoindre la France et intégrer un internat sportif à Nice. Il y affronte solitude, racisme, rigueur... et y forge son mental.
Après une ascension fulgurante, Yannick Noah atteint la consécration le 5 juin 1983 : il devient le premier Français depuis 1946 à remporter Roland-Garros. La France exulte, mais derrière les flashs, le héros se fissure. Vidé, happé par la notoriété et ses excès, Noah sombre dans une dépression discrète mais profonde. Il quitte la France pour New York et cherche un sens nouveau à sa vie.
C’est par la musique que Yannick Noah va en quelque sorte renaître. En 1991, presque par hasard, il enregistre Saga Africa. Un tube d'été qui devient un hymne coloré et fédérateur. Le tennisman se transforme alors en artiste de scène. Sous l’impulsion de Jean-Jacques Goldman, il enchaîne les succès et devient une figure incontournable de la chanson française, vendant près de 10 millions d’albums.
Sa musique, à partir des années 2010, devient aussi un moyen d’expression politique. Ma Colère (2014), chanson dénonçant la montée de l’extrême-droite, déclenche une vive polémique. L’artiste jusque-là chéri se heurte à la dure réalité du débat public. Noah assume, quitte à perdre en popularité. Il reste droit dans ses bottes, “fier d’être Français, fier d’être noir et fier d’être métis”.
En 1991, Yannick Noah revient aussi à son premier amour : le tennis. Capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, il guide Guy Forget et Henri Leconte jusqu’à une victoire mythique face aux États-Unis d’Agassi et Sampras. Rebelote en 1996, 2017, et même la Fed Cup féminine en 1997. Noah, ce n’est pas un stratège froid, c’est un “pote” qui insuffle confiance, rage de vaincre et fraternité. Un chaman des vestiaires.
Au-delà du sport et de la musique, Yannick Noah est aussi un homme de causes. Il fonde Les Enfants de la Terre, s’engage avec Fête le Mur, milite pour l’écologie et contre l’exclusion. Ses engagements sont ancrés dans son vécu : la douleur du racisme, l’amour des siens, la croyance en l’éducation et la solidarité.
En 2017, il hérite du titre de chef de tribu à Etoudi, au Cameroun, après le décès de son père. Loin des caméras, il s’installe là-bas et reprend l’école fondée par sa mère. "Je suis chef des tribus. C'est plus qu'un village. C'est-à-dire que, de manière traditionnelle, le chef, c'était celui qui s'occupait, qui était responsable de tous ses sujets", confiait-il sur RTL en 2022. Il devient l’oreille des anciens, le soutien des enfants, le ciment d’une communauté.
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