Véronique Sanson : comment ses années américaines "ont donné une autre dimension" à l'artiste

Vancouver, Bernard's Song, On m'attend là-bas... Ces trois titres ont un point commun, ils ont été composés pendant "les années américaines" de Véronique Sanson. En février 1973, la chanteuse rompt brutalement avec Michel Berger, son compagnon de l'époque, pour rejoindre Stephen Stills. La chanteuse prétexte une sortie pour aller acheter des cigarettes avant de s'envoler pour New York avec un aller simple.

La musicienne s'installe définitivement aux États-Unis, où elle enregistrera trois albums : Le Maudit, Vancouver et Hollywood, une trilogie exceptionnelle nourrie par les tourments de son mariage avec Steven Stills. 

"Les années américaines, malgré tous les problèmes, c'étaient des années absolument extraordinaires et ça lui a donné une autre dimension", raconte son producteur de l'époque, Bernard de Bosson, ancien patron de Warner dans Confidentiel sur RTL. "Elle est passée du noir et blanc au... à la télé en couleurs sur grand écran", ajoute-t-il.

Des années difficiles mais prolifiques

Son album, Le Maudit, sorti en octobre 1974, est un chef-d'œuvre, les compositions sont sombres, inspirées par sa réclusion dans le ranch de son mari dans le Colorado, à plus de 3.000 mètres d'altitude. 

Stephen Stills, c'était docteur Jekyll et Mister Hyde

Bernard de Bosson

Stephen Stills était rarement auprès de sa femme, il enchaînait les tournées et lorsqu'il rentrait auprès de Véronique Sanson, il était rarement sobre, rongé par une addition à l'alcool et aux drogues. Il était également violent et la chanteuse sombrait aussi parfois dans l'alcool. "Steve, c'était docteur Jekyll et Mister Hyde, se souvient le patron de Warner. Les années américaines font probablement partie des années les plus difficiles pour la Française, mais ce sont surtout les années les plus prolifiques de sa carrière."

En 1978, elle devient la première femme française à se produire au Palais des Sports à Paris. "Tous les artistes qui ont travaillé avec elle et les musiciens notamment vous diront que vivre une tournée avec Véronique, c'est un cadeau qui vous est fait", soutient Bernard de Bosson.

L'invité de "Confidentiel"

- Bernard de Bosson a été le patron de la maison de disque WEA (ancêtre de Warner). 

À lire :

- Véronique Sanson, les années américaines, de Yann Morvant et Laurent Calut, aux éditions Grasset.