Indochine à l'Accor Arena de Paris : show époustouflant, "ciel étoilé" et tubes éternels
NOUS Y ÉTIONS - Le groupe de Nicola Sirkis a enflammé les 15.000 spectateurs présents mardi 17 juin à l'Accor Arena de Paris, avec le plus gros concert de sa tournée Arena Tour. Plus de 2h30 de show, un mur de 42.000 LED, et beaucoup de joie.
Indochine en met toujours plein la vue. Après plus de 40 ans de carrière, le plus grand groupe français continue de surprendre, d'innover et surtout de se réinventer. La formation de Nicola Sirkis ne se contente pas d’aligner ses tubes façon best of, de recycler le même show. Lancé le 28 janvier 2025, à Aix-en-Provence, son Arena Tour le prouve encore : un spectacle inédit, visuellement bluffant et un tour de chant mettant en lumière Babel Babel, son quatorzième album (un double), particulièrement réussi.
Le succès est au rendez-vous : 97 dates, 1 million de billets vendus. Indochine prend possession de l'Accor Arena de Paris pour quatre dates à guichets fermés les 17, 18, 20 et 21 juin, avant d’y revenir à partir du 27 février 2026 pour quatre autres spectacles. "Indo" et le palais omnisports de Paris Bercy (son ancien nom), c'est très une longue histoire. Ils y ont donné quelques-uns de leurs meilleurs concerts, lors du Paradize Tour, du Alice & June Tour ou encore du 13 Tour.
Peu avant 20 heures, Hinds monte sur scène pour chauffer la salle, qui est déjà bouillante. Les Espagnoles livrent un set débordant d'énergie, solaire. Leurs titres garage et indie rock sont très cools. Au bout d'une dizaine de minutes, la chanteuse Ana Perrote explique en français en quoi c’est "spécial" d’assurer la première partie d’Indochine : "Ils sont incroyables, j’espère être comme eux. Durer dans le temps !" Ana Perrote est l'une des guests de Babel Babel. Elle apparaît sur Showtime, le premier titre du disque. Derrière le quatuor est écrit en grosses lettres Viva Hinds. C'est le titre de leur quatrième opus et un bon résumé de leur prestation !
42.000 LED, 15.000 bracelets lumineux
20h45, les lumières s'éteignent de nouveau. Indochine a vraiment mis le paquet pour nous éblouir, comme l'a souligné le Olivier Dauvers sur RTL : immense écran, proscenium gigantesque, plafond scintillant couvrant 8.500 mètres carrés (le plus grand de la tournée). Les chiffres donnent le tournis : 42.000 LED ! Les 15.000 spectateurs brandissent leur bracelet lumineux connecté. C'est parti : Showtime !
Sur L'amour fou, le "ciel étoilé" se met à clignoter. Il passera par toutes les couleurs durant la soirée. Plus fort que Coldplay ! Crinière ébouriffée blanche, tenue sombre, Sirkis harangue la foule. Il prend ensuite sa guitare acoustique arc-en-ciel. C'est Le Chant des cygnes, l'ambiance monte d’un cran. Toute la salle reprend en chœur "Les salauds / Les héroïnes / Les guerrières /Les orphelines". La fosse est déchainée. Pas de temps mort, Indo joue La Belle et la bête, mêlant reggae et électro. Le titre sonne comme un classique.
Vous le savez, vous participez à une tournée historique
Nicola Sirkis
"Indo" "marche sur l’eau" devant une marée humaine. "Merci beaucoup, merci de votre accueil ! déclare Sirkis. Vous le savez, vous participez à une tournée historique. Nous allons faire 8 fois Bercy. Nous sommes très émus." Sur Sanna sur la croix, titre intense et politique, Indochine prouve qu’il est toujours aussi engagé. Après un hommage à Sanna Marin, l'ancienne première ministre de Finlande, le chanteur dénonce Trump, Poutine et le machisme. Puis il lance "Les filles, le combat continue !"
Pendant Annabelle Lee, des images de disparus, principalement des anonymes, défilent sur l'écran. Indochine a demandé à son public d'envoyer de photos de proches décédés avant la tournée. Le tableau est saisissant. Les titres de Babel Babel s’enchaînent. Quel autre groupe arrive à faire danser son public avec une dizaine de titres extraits de son dernier disque ?
Un light show à couper le souffle
21h30, Indochine s'éclipse pour réapparaître au milieu du public. Un Salômbo hypnotique, suivi d'un Electrastar surpuissant. Lumières verticales, puis horizontales. On ne sait plus où donner de la tête. Le light show est éblouissant. Canary Bay fait exploser la cocotte minute. "C'est à Canary Bay (ouh, ouh) Des filles qui vivaient en secret..." Miss Paramount, Punker, et le moment que tout l'Accor Arena attend : J'ai demandé à la lune…
"C’est très émouvant pour un vieux groupe comme nous", lâche Sirkis. Et maintenant ? "On va faire un morceau de 1983 !". C'est À l’Est de Java, une des pépites du Péril jaune, le deuxième album studio du groupe. 22h19, les premiers riffs d'Alice & June électrisent les "Indo fans" qui scandent les "Ouh-ouh-ouh" du morceau. Le son en écho traverse tout l'Accor Arena.
Sirkis fait ensuite monter de "volontaires" sur scène pour cogner sur des tonneaux bleus frappés du sigle de l'Arena Tour. Pluie de confettis. La fête est totale. Suivent Station 13 avec sa grosse basse techno et Des Fleurs pour Salinger…
"Vous en voulez encore ?" La fin du concert s’apparente à un rouleau compresseur : 3 nuits par semaine, Kao Bang, La vie est belle, Tes Yeux Noirs… Sirkis joue avec les paroles : "Cette nuit à Bercy, t'étais si jolie…" Et bien sûr L'Aventurier, qui débute par des flammes projetées au-dessus de la fosse ! C'est le titre le plus joué, le plus connu. Tout le monde est debout, on chante toutes les paroles, les gradins tremblent. On ne le redira jamais assez, le public d’"Indo", quel "putain de public" ! Après l'ouragan, le show se conclut sur En route vers le futur, extrait de Babel Babel. Oui, Nicola Sirkis et son groupe sont toujours tournés vers le futur, sans oublier parfois de remonter le temps.
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