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Alain Bashung : dix ans après sa mort, retour sur une carrière vertigineuse

ÉCLAIRAGE - Il y a dix ans, le 14 mars 2019, disparaissait l'un des artistes les plus marquants de sa génération. Retour sur une carrière qui donne le vertige.

Alain Bashung recevant le prix du meilleur album pop aux Victoires de la musique, le 28 février 2009
Crédit : Boris Horvat/ AFP
Cécile Antoine-Meyzonnade

Dix ans déjà. Alain Bashung, l'un des chanteurs les plus importants de la scène musicale française, est mort samedi 14 mars 2009 à l'âge de 61 ans, fauché par un cancer du poumon. Depuis l'automne 2007, il suivait une chimiothérapie. Malgré le temps, sa musique traverse les époques et les modes. Que l'on écoute Osez Joséphine ou Ma Petite entreprise, Bashung ne connaît pas la crise.

En 2019, l'auteur du mythique Vertige de l'amour a d'ailleurs rejoint le chanteur M au panthéon des plus primés aux 34ème Victoires de la musique, avec un treizième trophée glané pour son disque posthume En amont.  

Réalisé par Edith Fambuena, déjà à l'oeuvre sur Fantaisie Militaire (dans lequel on peut retrouvé La Nuit je mens), et accompagnée par la veuve du chanteur Chloé Mons, cet album regroupe des titres écrits entre autres par Daniel Darc, Joseph d'Anvers, Armand Mélies ou Raphaël. Dominique A lui avait offert le sublime Immortels, véritable coup de poing musical qui, après sa mort survenue quelques mois après l'enregistrement, prend une nouvelle dimension quasi mystique. 

"Gaby oh! Gaby", le début du succès

Né le 1er décembre 1947 à Paris, le jeune Alain Baschung - il retirera le "c" de son nom en 1968 - commence sa carrière difficilement. Il donne ses premiers concerts dans de petites salles d'hôtels ou de restaurants à travers la France.

Il faudra attendre la fin de l'année 1980, alors qu'il est âgé de 35 ans, pour que le chanteur connaisse son premier grand succès avec la sortie de son 45 tours Gaby oh! Gaby, au rock provoc' et avec ces mots enchaînés à la perfection.    

"Play Blessures", "S.O.S. Amor", "Osez Joséphine"...

Album inconditionnel de sa discographie, Play Blessures a pourtant été un échec commercial à sa sortie. Seulement 65.000 ventes, contre 500.000 pour Pizza sur lequel le tube Vertige de l'amour apparaît.

Cette collaboration mythique entre Serge Gainsbourg et Alain Bashung, qui rompt radicalement avec ses précédentes productions, avait tout de même été félicitée par la critique indé des années 80, notamment par Libération.


Moins sombre, sans doute plus accessible, son disque S.O.S Amor sort en 1984. Deux en plus tard, il est récompensé pour la première fois aux Victoires de la musique pour son album rock Passé le Rio grande. Dans les années 90 qu'Alain Bashung accède au panthéon des artistes confirmés avec l'album Osez Joséphine (1991), sur lequel on retrouve notamment le très sensuel Madame Rêve, mélange subtile de mots élégamment choisis et de mélodies savamment relevées. 

Le cinéma, autre source d'inspiration

S'il est connu pour avoir composé certaines des plus belles paroles de la chanson française, Alain Bashung a également écumé les plateaux de cinéma. Son premier rôle date de 1981 dans Nestor Burma, détective de choc (pour lequel il a également composé la bande-originale) de Jean-Luc Miesch. En tout, il est apparu dans longs-métrages. Mais saviez-vous qu'il avait prêté sa voix à Malthazar dans le film d'animation de Luc Besson, Arthur et les Minimoys en 2006 ?

Le dernier de sa carrière fût J'ai toujours rêvé d'être un gangster de Samuel Benchetrit en 2017, un film décalé en noir et blanc à la manière de Coffee and Cigarettes de Jim Jarmusch ou bien de Bande à part de Jean-Luc Godard.

Aux côtés de la ribambelle de la "jeune garde du cinéma français", de Jean Rochefort à Édouard Baer, le chanteur interprétait son propre rôle, se disputant avec le chanteur Arno sur la paternité d'un titre. 

Alain Bashung, l'immortel

Les mois et semaines précédant la 24ème édition des Victoires en 2009, Bashung est terriblement diminué par sa maladie découverte l'année précédente. Mais cela ne l'empêche pas de chanter divinement. Son interprétation de Résidents de la République, issu de son dernier album Bleu pétrole, sorti un an plus tôt, en est une preuve supplémentaire.

Au son de l'harmonica, ce moment sonne déjà comme un écho d'un temps révolu. Son feutre noir vissé sur la tête et le regard caché derrière des lunettes noires, il ne faiblit pas et pourtant, l'inéluctable apparaît aux yeux de tous : ce sera la dernière fois qu'Alain Bashung embrassera le public.

Après trois nouvelles Victoires récoltées ("album pop, rock, variété", "spectacle musical" et une nouvelle fois "artiste masculin"), il s'adresse une dernière fois aux spectateurs, avec la grande pudeur qui le caractérise : "Jamais je n'oublierai cette soirée. Je voudrais vous remercier. Vous m'avez beaucoup aidé et vous m'avez donné beaucoup d'amour". Deux semaines plus tard, il est emporté par son cancer et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise.

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