Il est la personnalité préférée des Français. Les Français l'adorent, mais voilà cinq ans qu'il vit loin d'eux. Depuis Intouchables, l'homme de Trappes s'est installé dans un manoir baroque au nord de Los Angeles, dans un quartier sécurisé. L'Hexagone serait-il trop petit pour son immense talent ?
Non, c'est même le contraire : Omar Sy veut se faire tout petit dans ce pays immense, ne plus être reconnu dans la rue, profiter de sa famille. Il vient d'être papa pour la cinquième fois : trois filles, deux garçons avec Hélène, rencontrée il y a dix-huit ans.
Aux États-Unis, leurs enfants ne sont plus "les enfants d'Omar" et, pour les gens du métier, Omar n'est pas le premier noir césarisé, mais le Français aux 50 millions d'entrées.
Omar Sy n'est pas un enfant de la balle. Son père était tisserand au Sénégal, ouvrier dans l'automobile en France. La mère, femme de ménage. Les huit enfants n'ont pas tout ce qu'ils veulent, mais ils ne manquent de rien. À l'école, le petit Omar est dans les premiers, surtout en sciences. Mais il faut trouver un travail au plus vite. Alors il choisit un bac "chauffage et climatisation".
Mais il va le rater car, au moment de réviser, il est au Festival de Cannes ! La faute à Jamel Debbouze, son copain du foot, qui lui demande de jouer un rôle pour une émission sur Radio Nova. Faute de mieux, en fait, parce qu'il n'a personne d'autre sous la main. Ça marche, et sa vie bascule. C'est là qu'il rencontre Fred Testot. Puis ce sera Canal +, avec le Service après-vente des émissions et le cinéma.
Ce succès, il ne l'a pas cherché. Il a tracé sa route en éternel optimiste, avec son grand sourire lumineux et son rire irrésistible. Il est à l'aise partout car curieux et toujours humble. Il est aussi pudique, au point de ne pas vouloir jouer nu. Quand il prend position, c'est pour dénoncer une injustice, ou clamer son amour de la France avec toutes ses couleurs. Mais pas question de se prendre pour le porte-parole des cités. C'est à peine s'il ose se prendre pour un acteur.
C'est là son vrai malaise. Il n'a jamais pris de cours de théâtre, le cinéma n'était pas un rêve d'enfant. "J'ai l'impression que je suis toujours en train de vivre sur une escroquerie", dit-il, comme si la vie lui avait fait un trop gros cadeau.
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