Jane Fonda : ses aventures, ses amours et ses romances
PODCAST - Une enfance compliquée, et une vie passée à se préoccuper de son corps et de l'image qu'elle renvoyait, Jane Fonda oscillait entre plaisir et tragédie...

Jane Fonda n'a jamais su qui elle était vraiment. Une actrice ? Une pasionaria pacifiste ? Une bombe sexuelle portant la combinaison cosmique de Barbarella ? Ou une petite fille à la recherche de son célèbre père ? Un peu de tout cela sans doute. Suffisant pour qu'elle devienne la porte-drapeau de toute une génération. Une icône qui rêvait de changer le monde.
Lady Jayne Seymour Fonda, son véritable nom de baptême, est née avant guerre, un 21 décembre. Le jour le plus court de l'année. Celui du solstice d'hiver. Sur son uniforme d'écolière, il y aura longtemps brodé ce patronyme aristocratique : "Lady Fonda". Jane Fonda n'est pourtant pas fille de prince, mais bel et bien celle de l'un des rois d'Hollywood. Le très respecté Henry Fonda. Acteur puissant, sombre et sans concession...
Pour la petite fille et son frère, Peter Fonda, qui deviendra lui aussi comédien, c'est le début d'une enfance nomade, entre les collines sauvages de Californie et la maison de Greenwich, près de New York.
Une femme obsédée par son image
Jane Fonda ne parviendra jamais à se débarrasser des démons de ces premières années. Cette tragédie intime et inévitable à laquelle elle assiste dans le huis clos familial. Sa mère, si belle, Frances Ford Seymour, qu'il ne faut pas déranger. Recluse dans sa chambre à Greenwich. Souffrante comme on dit à Jane, mais qui en fait s'enfonce dans la folie. Frances sera placée en maison de repos pour riches dépressifs. Puis un jour, laissée sans surveillance, se tranchera la gorge...
Jane Fonda va ainsi courir, en vain, après l'affection de ce père intouchable. C'est une adolescente qui ne s'aime pas. Elle se trouve trop grosse, des joues trop rondes, des fesses trop rebondies. Rien de tout cela n'est exact. Mais le miroir de sa chambre devient une obsession, "la vérité ne compte pas. Pour une fille qui essaye de plaire, l'important, c'est la façon dont elle se voit" dit-elle.
Jane Fonda va alors très jeune être emportée par le cycle infernal de l'anorexie et de la boulimie. La hantise de prendre quelques grammes, le regard permanent porté sur son tour de taille. Une névrose, son alcoolisme à elle, dira-t-elle, avec laquelle elle va vivre de l'âge de treize ans jusqu'à la quarantaine.
"Je me suis donnée à 100% en amour"
Jane Fonda a rêvé d'être la femme d'un seul homme. Pour plaire, elle avait fait modifier ses seins avec le sentiment qu'elle commettait une erreur. Après son troisième divorce, elle fera enlever ses implants. Elle ne sera plus jamais la reine de l'aérobic ni Barbarella. Mais elle s'en moque. "Chaque ride de ma peau, chaque cicatrice de mon cœur est maintenant mienne, dit elle, j'assume toute imperfection". Elle ajoute : "Il m’a fallu 60 ans pour apprendre à dire non. Je disais oui à n’importe quel projet. J’ai eu des rôles que je n’aimais pas et je me suis trop laissée faire. Je ne savais pas me défendre. Si j'avais su. Aujourd’hui, par contre, je dis non et puis je m’en vais."
Jane Fonda est devenue une amoureuse qui ne fait plus l'amour. Passé les 80 ans, elle estime que cela ne sert plus à grand chose. "J’ai connu mon lot d’aventures, d’amours, de romances, mais je n’ai plus l’énergie ni l’envie de consacrer une grande partie de mon temps à un homme", confie-t-elle. Elle ajoute : "Je me suis donnée à 100% en amour, même si j'ai eu souvent le sentiment d'être utilisée".
Jane Fonda n'a pourtant pas de regret, sauf peut-être celui de ne jamais avoir partagé son lit avec Robert Redford, le seul acteur qu'elle a embrassé en frissonnant. Mais elle ne se plaint pas. Toute petite, son père lui avait enseigné à ne jamais verser aucune larme...