Les économies sur les dépenses publiques touchent tous les secteurs d'action du gouvernement, y compris la culture. France Télévisions et Radio France n'y couperont donc pas. Françoise Nyssen a confirmé jeudi que le budget global alloué à l'audiovisuel public baisserait en 2018 de manière "mesurée". "L'effort demandé sera de 36 millions d'euros par rapport à 2017, sur un budget global qui se situe environ à 4,5 milliards, soit moins de 1 %", a ainsi annoncé la ministre de la Culture.
Selon les déclarations de la ministre, le gouvernement précédent avait prévu une augmentation de la dépense en 2018 dans l'audiovisuel public. "Mais compte tenu d'une situation très dégradée du budget de l'Etat, cette hausse n'est pas finançable. Cette situation financière, nous l'avons trouvée en arrivant et l'audit de la Cour des Comptes l'a clairement établie en juillet", a souligné Françoise Nyssen.
Malgré cette baisse de 36 millions d'euros, la ministre l'assure, le budget alloué à l'audiovisuel public en 2018 restera supérieur à celui des années 2016 et 2015. Pour l'instant, la répartition des coupes entre les différents groupes n'a pas encore été annoncée. Le Monde a rapporté mardi que le gouvernement demandait de l'ordre de 80 millions d'euros d'économies l'an prochain aux sociétés du secteur, par rapport aux contrats d'objectifs et de moyens signés avec l'ancien gouvernement, et qui auraient dû conduire à une hausse de leurs crédits.
Des économies chiffrées par le quotidien à 50 millions pour France Télévisions, 20 millions pour Radio France, 5 millions pour Arte et "quelques millions" pour France Médias Monde (France 24 et RFI), faisant craindre à plusieurs syndicats de nouvelles coupes dans les effectifs. Malgré cette baisse, Françoise Nyssen a assuré que le gouvernement souhaitait maintenir "les ambitions d'un service public fort et exemplaire, en prenant en compte la mutation numérique et l'évolution des usages à travers ses trois missions principales : informer, cultiver et divertir".
La ministre de la Culture n'exclut pas non plus une refonte prochaine de la contribution à l'audiovisuel public, prélevée en même temps que la taxe d'habitation. "La question de la modernisation de la contribution à l'audiovisuel public, pour l'adapter aux nouveaux usages, est légitime mais mérite un débat", a ainsi souligné Françoise Nyssen. Par "nouveaux usages", la ministre semble référer aux nouveaux moyens de consommations radio et télé.
"Tout le monde le sait, la télévision ne se regarde pas seulement sur un téléviseur, la radio ne s'écoute pas seulement sur un poste de radio, il y a les diffusions numériques, le replay, les podcasts", a ainsi précisé la ministre. Sa réforme est souhaitée par les groupes audiovisuels. Le patron de Radio France, Mathieu Gallet, a déjà proposé qu'elle soit élargie à tous les foyers fiscaux, mais en réduisant légèrement son montant (138 euros actuellement)