Les avocats portent une robe noire, aussi appelée une toge. Cette robe noire est née en même temps que le métier d'avocat en France : au XIIIe siècle. En ce temps-là, la justice était divine, ce sont les membres du clergé qui s'en occupaient. Les premiers avocats furent donc des ecclésiastiques qui plaidaient en soutane.
L'origine religieuse a été renforcée par ce petit rabat blanc sur le devant, un rappel du col romain des prêtres, qu'on appelle un bavoir. Ce qui a valu aux avocats d'être surnommés des baveux.
Environ cinq mètres de tissu sont nécessaires pour la fabriquer, cette quantité s'expliquant par les 200 plis de cette robe. Son coût ? Entre 900 et 3.000 euros, puisque c'est fait sur-mesure. On ne le voit jamais, mais elle a deux poches. Dont une percée, ce qui permettait à l'avocat de glisser discrètement dans sa bourse l'argent que lui donnait son client.
Cette robe a depuis changé. Par exemple, les boutons. Sur les robes d'origine, il y en avait 33, en référence à l'âge du Christ à sa mort. Aujourd'hui, on adapte le nombre de boutons à la taille de l'avocat ou de l'avocate.
À l'origine, les avocats avaient aussi un manteau. Il a disparu, mais il en reste en souvenir l'épitoge, cette bande de tissu qui descend sur l'épaule de la robe avec, au bout, une bande d'hermine. Qui est aujourd'hui une bande en lapin ou synthétique, puisque cette espèce est protégée.
Disparue aussi la toque que portaient les avocats. Enfin pas tout à fait... Comme le carton dans lequel les avocats rangeaient leur toque servait de boite pour transmettre leurs pièces pour une plaidoirie, en souvenir, on appelle aujourd'hui "toque" le casier dédié à chaque avocat au palais de justice pour recevoir son courrier pro.
Porter une robe d'avocat est très réglementé depuis une loi de 1971. Un avocat ne peut porter sa robe que dans l'exercice de sa fonction, donc dans les tribunaux.
Les exceptions pour la porter en dehors sont une manifestation, l'enterrement d'un autre avocat ou la prestation de serment d'un nouveau confrère. Sur sa robe, aucun signe distinctif n'est autorisé : pas de décoration, rien de religieux, malgré les origines de cette robe.
Dernier détail : il est interdit de la porter nu en dessous. Ne rigolez pas, au tribunal correctionnel de Strasbourg, victime d'un dérèglement accidentel de la clim', un avocat a vu sa robe se relever par accident. Il était au barreau et on a vu le sien. Résultat : trois mois de suspension pour comportement inapproprié. Et oui, la justice est aveugle, mais pas ceux qui la rendent...
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