Dragon Ball, le manga le plus populaire des années 80-90, a fêté mercredi 20 novembre les 40 ans de sa première parution. Et c'est un chantage qui a donné naissance à la mythique œuvre.
Dragon Ball et les aventures de son héros Son Goku ont bercé toute la génération Club Dorothée. Son papa, le mangaka Akira Toriyama, est décédé le 1er mars dernier à l’âge de 68 ans. Les deux millions et demi de messages postés sur le réseau social X les six heures qui ont suivi l’annonce de sa mort, soit 267 messages par seconde, disent bien à quel point Dragon Ball a marqué toute une génération. Et pourtant, l’accouchement du manga a été douloureux. Et c’est un euphémisme.
Akira Toriyama a galéré avant de pouvoir publier son œuvre. À ses débuts, il propose 500 pages de BD au magazine illustré "Weekly Shonen Jump" qui lui renvoie au visage. Mais il s’accroche et un jour, miracle, le journal lui prend Dr Slump, une histoire dont l’héroïne est une adolescente androïde. C'est un succès immédiat et Dr Slump devient le 2e manga préféré des lecteurs. Il a même droit à un dessin animé, ce qui oblige Toriyama à des cadences infernales : il doit sortir un épisode par semaine. Il bosse donc sept jours sur sept à raison de quatre jours pour le scénario, trois pour le dessin. Au bout de quatre ans, au bout de rouleau, il demande à arrêter.
Son éditeur lui fait alors un chantage. Il peut arrêter Dr Slump, mais à condition qu’il crée une nouvelle série, qui évidemment soit tout aussi populaire. Toriyama n’a pas le choix et il se force à boucler Dr Slump en cinq jours pour en mettre deux de côté afin d'imaginer un autre manga. Il y parvient grâce... à Jackie Chan.
Akira Toriyama a une manie. Il dessine toujours en regardant des films de Jackie Chan. Il s’en inspire pour imaginer une histoire avec un mélange d’arts martiaux, d’humour et de fantastique : Dragon Boy. Il vient de jeter les bases de Dragon Ball.
Il crée finalement l'œuvre en 1984. Au départ, les lecteurs n’accrochent pas, notamment avec le personnage de Son Goku, jugé trop fade et faible. Toriyama décide alors de rendre la série moins comique et plus violente. Son Goku devient alors un héros surpuissant avec son attaque mythique : le Kamé Hamé Ha. Le succès est au rendez-vous avec 42 volumes vendus à 260 millions d’exemplaires dans le monde.
Une série animée sort à partir de 1989 que Toriyama baptise Dragon Ball Z. La lettre Z car c’est la dernière lettre de l’alphabet et il veut indiquer ainsi que ce sera la fin des aventures de Son Goku, sans vivre un nouveau chantage pour continuer. Au final, il remettra ça à partir de 2015 avec Dragon Ball Super, la toute dernière série de sa carrière.
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