Pourquoi le marathon a-t-il joué un rôle dans la parité hommes-femmes ?

Dimanche 5 novembre, se courait le fameux marathon de New-York. Mais saviez-vous que le marathon a joué un rôle dans la libération de la femme et dans la parité avec les hommes ? L'exploit s’est passé en 1966, pas à New-York mais à Boston où se court le plus vieux marathon du monde, créé en 1897.

Le marathon était alors réservé aux hommes car à cette époque, on considère que les femmes sont incapables de le courir. D’ailleurs aux Jeux Olympiques, la distance maximale qu’on leur autorise est de 800 mètres. Pour justifier cette limite, on prétend des choses d’un autre temps. Par exemple que courir trop longtemps pourrait faire grossir les jambes des femmes de façon monstrueuse, leur faire pousser des poils sur la poitrine, pire leur faire tomber l’utérus.

Ces préjugés, une femme s’en moque. Elle s’appelle Bobbi Gibb. Cette blonde de 23 ans décide de courir le marathon de Boston. Malgré le refus de son inscription. Pour cela, elle s’entraine. Dur. Très dur. Tant et si bien qu’elle est capable de courir 65 kilomètres d’affilée. Avec des chaussures en cuir d’infirmière de la Croix Rouge car à l’époque, il n’y a pas de baskets de course pour les femmes. Et puis le jour J, elle met au point un stratagème.

40 ans pour valider sa course

Bobbi Gibb se planque dans un buisson juste après le départ. Et quand la meute des coureurs passe, elle se glisse dedans. Pour ne pas se faire griller, elle a mis un sweat-shirt à capuche et un bermuda. Mais très vite, les hommes qui courent à côté d’elle se rendent compte que c’est une femme. À sa grande surprise, au lieu de la dénoncer, ils l’encouragent. Et malgré des pieds en sang à cause de chaussures de course neuves, elle boucle ce marathon en 3h et 21 min.

Bobbi Gibb vient de prouver au monde entier qu’une femme pouvait être l’égale d’un homme et courir un marathon. Les organisateurs refusent de valider sa course. Il faudra attendre 2006 pour qu’on lui remette officiellement sa médaille de finisher. 

Mais sa performance va faire bouger les lignes : en 1972 enfin le marathon de Boston est officiellement ouvert aux femmes. Et celui des J.O créé en 1984. Pour paraphraser Neil Armstrong sur la Lune : un petit pas pour l’homme mais un grand pas pour l’égalité.