Pourquoi le camion a-t-il été inventé avant la voiture ?

L’équipe de RTL est à Limay (Yvelines) dans un restaurant routier ce vendredi 24 mai. Les routiers sont sympa, disait le titre d'une émission de Max Meynier. Mais ils sont également précurseurs. Le tout premier véhicule de transports pour les marchandises a vu le jour, plus d’un siècle avant la naissance de l’automobile. 

Retour en 1769. Le Lorrain Nicolas-Joseph Cugnot est sollicité par le duc de Choiseul, secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Cet homme politique, pour continuer l’expansion du royaume de Louis XV, souhaitait moderniser l’armée. Il était favorable au remplacement des chevaux qui traînaient la patte lors des déplacements de l’artillerie lourde. Le duc de Choiseul pensait à la machine à vapeur. Et justement, Cugnot menait des recherches sur le sujet. 

L’ingénieur s’est mis au boulot. Il a imaginé un chariot à trois-roues de 7 m de long et 2 m de large avec à l’avant une sorte de marmite de 1,50 m de diamètre. Le projet coûtait l’équivalent de 200.000 euros d’aujourd’hui. Cugnot a réussi à confectionner sa machine. Comme elle devait transporter des fardeaux, il a décidé de lui donner le nom de "fardier". 

Cugnot a inspiré Benz

Le fardier était capable de transporter une charge deux fois plus élevée qu’un chariot tracté par des chevaux. Cet engin allait à 4km/h. Mais pour démarrer cette machine, il fallait attendre au minimum une grosse heure ! Lors de son premier essai, le fardier a fini sa route dans un mur en briques. Et l’invention de Cugnot a fini par tomber dans l’oubli. 

Mais son idée va inspirer Karl Benz. En 1895, l’Allemand a choisi de la reprendre mais cette fois avec un moteur à combustion interne. Il a créé le "LKW", acronyme de "Lastkraftwagen", véhicule de charge forte dans notre langue. Le mot est très moche. Les Français ont plutôt opté pour "camion". 

L'origine de ce mot reste floue. Il existait depuis longtemps mais il était utilisé pour désigner une très petite épingle ou bien les griffes d’un chat. Apparemment, il viendrait d’un mot picard, "kemin" qui voulait dire "chemin". Il serait devenu "camion" en passant dans la langue française.