On utilise cette expression pour dire qu’on a pleuré à chaudes larmes et parfois même de façon excessive, d’où un petit côté péjoratif. Dans la Bible, Marie-Madeleine, une ancienne prostituée rencontre Jésus et lui confesse tous ses péchés. Tout cela en pleurant énormément, à tel point qu’elle a pu lui laver les pieds avec ce torrent de larmes.
Jésus lui pardonne alors ses péchés et Marie-Madeleine devient l’une de ses plus ferventes disciples. Cette dernière est devenue une inspiration pour les peintres de la Renaissance, puisqu’on peut la voir dans certains tableaux, en larmes devant le tombeau du Christ. Naturellement, Marie-Madeleine est associée à une forte crise de larmes et l’expression devient au XIIIe siècle "faire la Madeleine", c’est-à-dire qu’on fait semblant de vouloir être pardonné.
C’est grâce à Honoré de Balzac au XIXe siècle et à son œuvre la Comédie Humaine que l’expression entre dans le langage courant, puisqu’il écrit dans Les petites misères de la vie conjugale : "Il ne revint pas pour dîner et rentra fort tard. Je vous le jure, je restai dans ma chambre à pleurer comme une Madeleine, au coin de mon feu". Madeleine, que Balzac prit la peine d’écrire avec un "M" majuscule pour éviter toute confusion. Par la madeleine avec un "M" minuscule, c’est plutôt du Marcel Proust. Et celle-là ne pleure pas, c’est plutôt elle, limite, qui ferait pleurer avec ce flux d’émotions qu’elle fait remonter à la surface.
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