Orthographe : faut-il écrire "vacance" ou "vacances" ?

Il y a peut-être quelques chanceux pour qui ce n’est que le début, mais pour la plupart d’entre nous, et pour les enfants en particulier, qui reprennent le chemin de l’école demain matin, c'est la fin des vacances.

L’occasion, pour prolonger un peu le plaisir, de vous parler de ce joli mot, "vacances". Côté orthographe, il a une particularité : vacances, quand c’est un synonyme de congé, est toujours écrit au pluriel. Ce sont donc "les vacances".

Mais "une vacance", cela existe aussi, mais avec un autre sens ! C’est un mot moins usité… moins positif aussi. On parle de la vacance du pouvoir, par exemple, un "temps pendant lequel les instances politiques n’exercent plus leur fonction", selon la définition du Petit Larousse.

La vacance d’un poste, c’est le "temps pendant lequel un poste [est] sans titulaire". Cela peut d'ailleurs être une bonne nouvelle, si vous briguez ce poste. Tenez, par exemple, pour les amis des mots, il y a sept fauteuils vacants sur quarante en ce moment, à l’Académie française. Les Immortels n’arrivent pas à se décider sur les candidats.

Quelle est l'origine du "vacancier" ?

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Mais revenons à nos vacances : les deux mots, la vacance et les vacances, n’en étaient qu’un seul, à l’origine, issu de l’adjectif vacant. Ce "vacant" vient du latin "vacans", participe présent du verbe vacare, qui signifie "être vide".
La vacance au singulier est arrivée avant les vacances au pluriel. On a d’abord parlé de la vacance d’une charge, d’un poste ou du pouvoir. Et puis, aux XVIe-XVIIe siècles, c’est l’arrivée des vacances au pluriel, d’abord pour les jours de fermeture des tribunaux, puis on parle de vacances scolaires, lorsque ferment les écoles.

C’est à partir du début du XXe seulement, explique le Dictionnaire historique de la langue française, que le mot se dit "du temps de repos légal accordé aux salariés, puis de la période d’arrêt du travail qui coïncide en partie avec les vacances scolaires".

On pourrait croire que c’est ainsi que sont nés aussi les vacanciers, mais… pas tout à fait. Le mot vacancier apparaît à la fin du XIXe siècle dans l’argot de la politique pour désigner les députés fainéants qui sèchent les séances, laissant leurs sièges vacants. Et ce n’est que vers 1950 que le mot vacancier commence à se substituer à estivant "pour désigner les personnes en vacances" pour se reposer.